AB InBev em­porte SAB­Mil­ler, gagne l’Afrique et dé­passe Coca-Cola

Les ac­tion­naires d’AB InBev, de SAB­Mil­ler et de New­belco, le futur hol­ding faî­tier belge, ont ap­prouvé mer­credi les dif­fé­rentes étapes de la fu­sion entre les nos 1 et 2 mon­diaux de la bière. Le CEO Car­los Brito et son équipe ont réussi à res­pec­ter leur ca­len­drier ini­tial: le ma­riage sera of­fi­ciel­le­ment cé­lé­bré le 10 oc­tobre. Le nou­vel AB InBev, qui conser­vera son nom ini­tial, in­té­grera le top 5 mon­dial des groupes de biens de consom­ma­tion, juste de­vant Coca-Cola.Cette fois, les jeux sont faits. Réunis en as­sem­blées gé­né­rales à Londres et à Bruxelles, les ac­tion­naires de SAB­Mil­ler et d’AB InBev ont tous ap­prouvé hier la fu­sion des deux pre­miers bras­seurs mon­diaux.

Plus rien ne pourra en­core s’op­po­ser à la fi­na­li­sa­tion de ce deal à 92 mil­liards d’eu­ros le 10 oc­tobre pro­chain.Les Belges et les Bré­si­liens qui avaient pré­paré la fu­sion d’In­ter­brew et Ambev en 2004 peuvent crier vic­toire. En douze ans, ils ont non seule­ment réussi à his­ser le groupe issu de leur au­da­cieuse fu­sion à la tête du sec­teur bras­si­cole mon­dial, mais aussi à ab­sor­ber suc­ces­si­ve­ment deux des seuls concur­rents qui pou­vaient en­core leur faire de l’ombre, l’amé­ri­cain An­heu­ser-Busch en 2008 et le bri­tan­nique SAB­Mil­ler cette année. Dé­sor­mais, les pour­sui­vants d’AB InBev sur l’échi­quier pla­né­taire se voient re­lé­gués à bonne dis­tance: le néer­lan­dais Hei­ne­ken et le da­nois Carls­berg ne jouent plus dans la même ca­té­go­rie. « L’opé­ra­tion re­pré­sente un gain pour les ac­tion­naires, les consom­ma­teurs, les em­ployés, les four­nis­seurs, les par­te­naires et les com­mu­nau­tés. » Car­los Bri­to­CEO d’AB InBev

À l’ave­nir, le groupe AB InBev (qui conser­vera son nom après la fu­sion, par res­pect en­vers les prin­ci­pales en­ti­tés ayant par­ti­cipé à sa consti­tu­tion: Ambev, InBev, etc.) se com­pa­rera aux autres géants du sec­teur des biens de consom­ma­tion: Nestlé, Proc­ter & Gamble, Pep­siCo, Uni­le­ver, Coca-Cola, Mon­de­lez, L’Oréal…

Le nou­vel en­semble qu’il for­mera en al­liant les forces des Belgo-Bré­si­liens et des An­glo-Sud-Afri­cains in­té­grera le top 5 mon­dial de ce méga sec­teur avec un chiffre d’af­faires conso­lidé de quelque 55 mil­liards de dol­lars, contre 44 mil­liards au­pa­ra­vant. Il pas­sera de la sep­tième à la cin­quième place, à 4 mil­liards à peine du qua­trième, Uni­le­ver, et de­vant Coca-Cola. Bien plus, en termes de pro­fit, il pren­dra même la tête de ce fier aréo­page avec 21 mil­liards de dol­lars d’Ebitda (ex­cé­dent brut d’ex­ploi­ta­tion), de­vant Proc­ter et Nestlé, alors qu’il oc­cu­pait avant la qua­trième place de ce clas­se­ment avec 17 mil­liards.

Bon­jour l’Afrique

Les deux bras­seurs pré­sen­te­ront une em­preinte géo­gra­phique à nulle autre pa­reille, ce qui était du reste un des grands ob­jec­tifs du rap­pro­che­ment. Grâce à SAB­Mil­ler, et mal­gré les di­verses ces­sions opé­rées pour sa­tis­faire les au­to­ri­tés de la concur­rence en Eu­rope, Amé­rique du Nord, Chine et Afrique du Sud, le nou­vel AB InBev pren­dra une sé­rieuse op­tion sur le mar­ché afri­cain dans son en­semble. Ce conti­nent ac­cueillera une grande par­tie de la pro­gres­sion du sec­teur dans les an­nées à venir. On es­time qu’il pè­sera, d’ici 2025, 8,1% des vo­lumes de bières ven­dues dans le monde. En met­tant la main sur l’Afrique, mais aussi sur l’Inde et une part de l’Amé­rique cen­trale et la­tine qui lui échap­pait en­core, AB InBev se ga­ran­tit de la crois­sance pour des dé­cen­nies. La part des mar­chés émer­gents ou en dé­ve­lop­pe­ment dans ses ré­sul­tats va grim­per de moins de 50% au­jour­d’hui à quelque 65% de­main.Et comme les ges­tion­naires bré­si­liens du groupe sont de­ve­nus des ex­perts en chasse aux coûts et en in­té­gra­tion, plus aucun ac­tion­naire ne doute qu’ils réus­si­ront à ma­rier les équipes et les por­te­feuilles, ni qu’ils at­tein­dront les ob­jec­tifs qu’ils se sont fixés en termes de sy­ner­gies après la fu­sion: 1,4 mil­liard de dol­lars par an, en plus du mil­liard déjà iden­ti­fié par la cible elle-même. L’opé­ra­tion est un « win-win » pour les ac­tion­naires, le per­son­nel et les consom­ma­teurs, af­firme le CEO Car­los Brito.

Source : AB InBev emporte SABMiller, gagne l’Afrique et dépasse Coca-Cola | L’Echo