La machine servant à torréfier le café est à l'honneur dans le coffee shop que vient d'ouvrir le portugais Delta Cafés.Les acteurs étrangers du café font de Paris la capitale des coffee shops

Portugais comme Delta Cafés ou Marocain comme Bacha Coffee, les groupes venus d’ailleurs sont de plus en plus nombreux à choisir la capitale française comme point de départ pour exporter leur concept hors de leur pays d’origine.

La machine servant à torréfier le café est à l’honneur dans le coffee shop que vient d’ouvrir le portugais Delta Cafés. (Delta Cafés)

Paris, capitale de la mode, de la gastronomie… et des coffee shops ? Les ouvertures qui s’enchaînent le laissent penser. Des acteurs étrangers du café choisissent de plus en plus la ville française pour y ouvrir leur premier établissement hors de leur pays d’origine. Un signe de l’ébullition du secteur dans l’Hexagone.

Dernier en date : Delta Cafés. La marque portugaise, dont la réputation n’est plus à faire dans la péninsule ibérique et qui est déjà présente chez nous en grande distribution et en cafés hôtels-restaurants, a choisi la France et le quartier touristique de l’Opéra pour lancer le premier coffee shop à son nom qui ne soit ni à Lisbonne ni à Porto. Avant même d’arriver à Madrid.

« Nous avons commencé à développer l’expérience des Coffee Houses après le Covid. C’est une manière d’accroître la proximité avec nos consommateurs. Nous avons choisi Paris car c’est une capitale phare dans le monde. Nous voulons devenir l’une des dix plus grandes marques mondiales de café dans les quinze prochaines années », précise Rui-Miguel Nabeiro, petit-fils du fondateur du groupe Nabeiro à l’origine de Delta Cafés et directeur général.

Delta Cafés vise le Top 10 mondial

A Paris, pour faire découvrir son offre autrement, le groupe, au chiffre d’affaires de 570 millions d’euros en 2024, s’est associé à un autre acteur portugais, Manteigaria, spécialiste des emblématiques pasteis de nata. Et il fait trôner dans l’établissement la machine de torréfaction pour expliquer la particularité du café portugais, à la torréfaction plus lente et à basse température.

Un flagship à Paris, must-have de l’internationalisation

Les concepts venus d’ailleurs intéressent les consommateurs. Installé depuis le printemps sur les Champs-Elysées, Bacha Coffee a visiblement trouvé son public avec une fréquentation jugée élevée par le groupe. Ce vaisseau amiral européen d’une maison fondée à Marrakech en 1910 et qui, après être longtemps restée endormie, connaît un nouvel élan depuis sa reprise par Taha Bouqdib, affiche régulièrement complet pour le déjeuner. Et des files d’attente se forment aux heures de pointe.

« Bacha Coffee s’est d’abord développé au Moyen-Orient et en Asie. Mais une marque internationale doit disposer d’un flagship à Paris. Notre ambition était d’avoir une adresse à l’aura mondiale. Rien de mieux que les Champs-Elysées pour toucher une clientèle internationale mais aussi créer une destination pour les Parisiens », estime Taha Bouqdib, dont le groupe V3 Gourmet opère aussi dans le thé avec TWG Tea.

Bacha Coffee a su trouver son public sur les Champs-Elysées.
Bacha Coffee a su trouver son public sur les Champs-Elysées.Bacha Coffee

Sur trois étages et 1.500 mètres carrés avec une boutique, des salons aux atmosphères différentes où déguster des boissons servies en cafetière et des pâtisseries et mets mêlant inspiration marocaine et française, Bacha Coffee se veut le point de départ de l’expansion européenne de la marque.

« L’arrivée d’entreprises étrangères à Paris correspond bien à l’image de capitale mondiale de l’art de vivre et à la ville, avec ses établissements où l’on sait prendre son temps. Le café a, en outre, une capacité à s’associer à beaucoup de cultures. Ces développements s’inscrivent aussi dans l’accélération que connaît le secteur. L’offre est foisonnante et très diversifiée », analyse François Blouin, fondateur du cabinet Food Service Vision.

Premier coffee shop pour Christophe Michalak

Tous types d’établissements confondus, il existe plus de 3.500 coffee shops avec une nouvelle ouverture par semaine, selon Collectif café, fédération professionnelle des torréfacteurs. Sur les seules chaînes, le cabinet Food Service Vision compte un peu plus de 800 établissements.

Les groupes étrangers ne sont pas les seuls à développer leur offre. Le secteur ouvre aussi l’appétit d’entreprises françaises connues sur d’autres terrains. Le pâtissier Christophe Michalak vient ainsi de lancer son premier coffee shop au Printemps Homme boulevard Haussmann, avec une commande à récupérer au comptoir.

« On me demandait souvent de proposer un endroit où s’asseoir. Je voulais ouvrir un établissement où boire un bon café en dégustant une pâtisserie, un lieu qui ne soit pas trop élitiste », souligne Christophe Michalak. Il s’agit du dixième point de vente à son nom à Paris. Le concept est potentiellement duplicable dans des gares, des aéroports et à l’étranger.

Par Clotilde Briard : A retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/les-acteurs-etrangers-du-cafe-font-de-paris-la-capitale-des-coffee-shops-2188744