Vico joue la carte France sur un marché du snacking très disputé
Vico, numéro deux du marché des chips et des produits salés apéritifs, célèbre ses 70 ans. Avec une offre diversifiée, de Curly à Apérifruits, et un approvisionnement en priorité local, la marque mise sur l’innovation pour séduire les consommateurs.
Chips, Curly, pistaches, noix de cajou avec ou sans sel : Vico profite du boom du marché des produits salés apéritifs. En France, la marque, qui fête ses 70 ans, prévoit une hausse de 3 % de son chiffre d’affaires cette année, à 360 millions d’euros.
Rachetée en 1998 par le leader européen du secteur Intersnack (4,5 milliards d’euros de ventes), elle bénéficie de l’engouement des Français pour ce rituel incontournable. Selon une étude de l’Obsoco en mai dernier, 61 % des Français prennent l’apéro au moins une fois par mois. Les 25-34 ans y sont particulièrement attachés. Avec les chips, ce marché de près de 3 milliards d’euros sur un an à fin octobre (Nielsen) affiche une progression de 2,4 % en volume.
Une diversification payante
A l’origine en 1955, l’ancienne coopérative était uniquement focalisée sur les chips. Après la reprise de la marque par le groupe allemand, elle s’est diversifiée vers des produits à base de pommes de terre et de maïs, comme Curly et Monster Munch, et les graines, avec Apérifruits, et Natur’&Bon, sa gamme plus saine, sans sel. Tous sont vendus sous la marque Vico. Cette dernière est numéro un sur les noix de cajou et la pistache.
La filiale française fabrique aussi Tyrrell’s, les chips au chaudron anglaises, pour le marché tricolore et les Pays-Bas. « En plus du succès de l’apéritif, nos produits bénéficient de la multiplication des moments de consommation, explique Charles-Etienne Le Renard, président d’Intersnack France. Les chips peuvent accompagner une pause repas, avec un sandwich ou des barbecues. Et nos mélanges de graines servent de plus en plus d’en-cas, à l’heure du goûter, ou lors de la pratique d’un sport. »
Les événements sportifs sont aussi un levier pour les ventes. Vico est, depuis juillet 2025, le fournisseur officiel du Tour de France. Un contrat sur trois ans. Dans l’Hexagone, Intersnack France est le numéro deux (biscuits apéritifs et chips) en concurrence avec le géant mondial PepsiCo. Il détient 10 % de parts de marché en volume, contre 14,8 % pour l’américain, les marques de distributeur pesant 50 % du marché.
Une production française
Une performance, dont le challenger tricolore se réjouit. Ses deux usines, dont la production s’élève à 45.000 tonnes par an, sont en France à Vic-sur-Aisne (Hauts-de-France) et Charvieu-Chavagneux (Isère), avec 350 salariés. Alors que PepsiCo n’a pas de site dans l’Hexagone.
« En cinq ans, nous avons investi 100 millions d’euros dans la modernisation de nos lignes de production, notamment de chips, pour améliorer la qualité, et réduire notre consommation en énergie », souligne le dirigeant. La fabrication se divise pour moitié entre les chips et les produits apéritifs, avec au total plus d’une centaine de références.
Là encore, l’entreprise joue la carte France, et l’approvisionnement responsable. « Notre force est d’être organisée en filière, avec pour les pommes de terre, le maïs et l’huile de tournesol, des fournisseurs 100 % locaux », poursuit Charles-Etienne Le Renard. L’entreprise a des contrats dans les Hauts-de-France, avec 45 agriculteurs patatiers, dont certains depuis trois générations.
« Pour les noix de cajou, Intersnack a monté il y a trente ans un approvisionnement responsable, à travers sept usines en Inde, et au Vietnam, afin de veiller à la transparence, au respect des règles d’éthique dans les conditions de travail et à la qualité », détaille le président France.
Arôme cheese naan
Les graines et les chips sont les deux moteurs du marché. Sur ce dernier secteur, Vico est bousculé comme son rival par l’arrivée du breton Brets, qui a poussé les feux sur l’innovation. En réaction, la marque a lancé en 2024 « Vico Street Food », avec des arômes inspirés du monde entier pour séduire la jeune génération. Chips au poulet teriyaki, tzatziki, nachos cheddar, son best-seller est la saveur cheese naan. L’an dernier, plus de 1,9 million de foyers en ont acheté. La gamme pèse déjà 15 % des ventes.
« Nous travaillons sur des recettes avec des ingrédients naturels, sans colorants artificiels, ni exhausteurs de goût, ni huile de palme », précise Charles-Etienne Le Renard. De son côté, Curly, connu pour son goût de cacahuète, reste leader sur sa catégorie. Après des donuts fabriqués à base de pâte de cacahuète, à Vic-sur-Aisne, Curly a lancé en 2025 un arôme « extra cheese ». En 2026, une dizaine de nouveautés sur l’ensemble de l’offre de la filiale France est prévue.
Par Dominique Chapuis – A retrouver en cliquant sur Source
Source : Vico joue la carte France sur un marché du snacking très disputé | Les Echos