Elior Group renoue avec les bénéfices

Le poids lourd de la restauration collective et des multiservices renoue avec un résultat net positif en 2024-2025, une première depuis 2019. Le chiffre d’affaires atteint 6,15 milliards d’euros, en hausse de 1,3 %. La rentabilité opérationnelle progresse, portée par des investissements stratégiques et une montée en gamme.

Il affiche la satisfaction du travail accompli, à l’annonce des résultats annuels (exercice clos au 30 septembre 2025). Après trois années de réorganisation, Daniel Derichebourg, PDG d’Elior Group, l’un des leaders mondiaux de la restauration et du multiservices, peut se targuer du redressement de l’entreprise : cette dernière affiche un résultat net positif pour la première fois depuis 2019, illustrant l’efficacité des actions engagées depuis son rapprochement avec Derichebourg Multiservices.

C’est en mai 2022 que le groupe Derichebourg est devenu le premier actionnaire d’Elior Group puis, quelques mois plus tard, son actionnaire majoritaire avec 48,4 % du capital. Le chiffre d’affaires s’établit à 6,15 milliards d’euros, en croissance organique de 1,3 %, portée par la restauration collective à 2 %. La rentabilité opérationnelle progresse avec un Ebita ajusté (résultat opérationnel) de 202 millions d’euros, en hausse de 35 millions sur un an.

Investissements volontaristes

« Notre résultat net progresse fortement, à 87 millions d’euros contre une perte de 41 millions d’euros l’an dernier et le désendettement net se poursuit à hauteur de 144 millions d’euros sur l’exercice. Le retour à la distribution de dividendes traduit notre confiance dans l’avenir. L’année à venir marquera le retour à des niveaux de performance supérieurs à la période avant-Covid », assure aux « Echos » Daniel Derichebourg. Le dirigeant table pour l’exercice 2025-2026 sur une croissance organique entre +3 % et +4 %, et une marge d’Ebita ajusté entre 3,5 % et 3,7 %.

De fait, les dépenses d’investissement, volontaristes, s’élèvent à 145 millions cette année, contre 98 millions d’euros l’an dernier, représentant 2,3 % du chiffre d’affaires contre 1,6 % l’an passé.

Cela se traduit notamment par l’extension du parc de cuisines centrales, comme celle de Mornant, en Auvergne, qui permet de servir 8.000 repas supplémentaires par jour. Mais aussi par le lancement d’un plan d’innovations. Elior vient ainsi d’inaugurer le 24.7, un concept inédit de boutique de vente à emporter connectée, installée dans un container maritime, grâce à l’expertise technologique de Fujitsu. Cette installation est destinée aux salariés STMicroelectronics du site de Crolles, en Isère, fonctionnant 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Enfin, Elior a entrepris la refonte de ses systèmes d’information avec IBM et l’IA, pour renforcer son efficacité opérationnelle.

Une offre dédiée au sport

Concernant son développement commercial, sa stratégie reste axée sur la sélectivité des contrats et sur une montée en gamme des services. En octobre est arrivé Frédéric Simonin, chef étoilé et Meilleur ouvrier de France, au poste de Chef exécutif group d’Elior, et Christelle Brua, figure emblématique de la pâtisserie, en tant que directrice artistique culinaire et directrice générale adjointe de Pailhasson, la plus ancienne chocolaterie de France, récemment rachetée par le groupe.

« Il s’agit de se distinguer de la concurrence, et cela fait aussi la fierté de notre personnel », pointe Daniel Derichebourg. Pour mieux faire face à Sodexo Live !, Elior a annoncé au début du mois le lancement d’Elior Sport Event, une offre dédiée au monde du sport et de l’événementiel, visant les grandes enceintes, les centres de formation, les compétitions, les festivals, avec aux commandes, l’athlète Sébastien Rouault.

L’effet « synergies »

En France, le groupe a renforcé son portefeuille de grands comptes et d’acteurs du secteur public au cours de l’exercice (Campus Engie, Covéa, Ministère de la Transition écologique, Carrefour, Klépierre, Vivalto et plusieurs centres hospitaliers universitaires dans le multiservices). A l’international, Elior a décroché aux Etats-Unis la West Virginia University – le plus grand contrat de son activité nord-américaine – et consolidé sa présence au Royaume-Uni dans les stades tandis que ses filiales européennes et indiennes avançaient leurs pions dans l’énergie, la technologie, l’hospitalier et la grande distribution.

« Les synergies entre la restauration collective d’Elior et les compétences multiservices de Derichebourg portent leurs fruits. A Hong Kong, où Derichebourg a une école d’aviation, nous sommes présents désormais en restauration », pointe le PDG, qui compte sur la diversité de ses prestations pour croître rapidement en Inde et en Asie du Sud-Est.

Par Martine Robert – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Elior Group renoue avec les bénéfices | Les Echos