Le chiffre d’affaires à l’export est en hausse de 1,2 %, à 11,9 milliards d’euros en 2016.
Les vins reculent, les spiritueux progressent grâce aux ventes de cognac aux Etats-Unis.
Pour la deuxième année d’affilée, le chiffre d’affaires des vins et spiritueux à l’exportation a augmenté. En 2016, il s’est établi à 11,85 milliards d’euros, en hausse de 1,2 %, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). « Un nouveau record », s’est félicité le président, Christophe Navarre, également PDG de Moët Hennessy, la division alcool du groupe de luxe LVMH. A y regarder de plus près, pourtant, les résultats sont plus nuancés qu’il n’y paraît. Ainsi, les ventes ont progressé en valeur, mais en volume elles sont stables. Les spiritueux seuls progressent de 5,2 %, mais les vins reculent de 0,8 % et même de 1,8 % en volume.
Autre enseignement du bilan de la FEVS, le cognac mène très largement la danse avec un chiffre d’affaires 7 fois supérieur à la vodka, pour des volumes seulement 15 % plus importants. La baisse de l’euro par rapport au dollar a beaucoup contribué au succès du cognac aux Etats-Unis, qui a par ailleurs retrouvé le chemin de la croissance en Chine après deux années de crise. Les ventes de cognac dans l’ancien Empire du Milieu ont bondi de 21 % l’an passé.
Les Etats-Unis confirment leur place de premier marché pour les vins et spiritueux français. Ils ont payé un quart de la facture à l’export. En quatre ans, le chiffre d’affaires des vins et spiritueux français y a augmenté de 45 %. Il est vrai que les Bordelais ont dû reprendre les efforts de commercialisation sur le marché américain pour compenser les revers en Chine depuis 2013. Le Canada et le Mexique, dans le sillage des Etats-Unis, ont eux aussi augmenté leurs commandes de vins et spiritueux auprès de la France. La Chine confirme son regain d’intérêt aussi pour les vins français. Les bordeaux ont enregistré une progression de leurs ventes de 16 %. Et « plusieurs régions viticoles », note la FEVS, « réalisent en 2016 leur meilleure performance historique, à l’image de la Bourgogne ou de la Vallée du Rhône ».
Les Bourguignons n’en sont pas moins prudents pour la suite. Louis Fabrice Latour, qui dirige une des grandes maisons de négoce de Beaune, s’est félicité du progrès des exportations de bourgogne (+ 4 % en valeur, +1 % en volume). « Nous avons encore pu passer des hausses de prix, même si certains clients tiquent sur des prix qu’ils jugent trop élevés. Nous sommes un peu déçus par les résultats aux Etats-Unis, où les ventes n’ont augmenté que de 3 %. » En revanche, au Royaume-Uni, où certaines régions comme le Chablis ont vu s’effondrer leurs exportations, les ventes totales de bourgogne ont progressé de 10 %. « C’est l’effet du millésime 2013 », a commenté Louis Fabrice Latour. Le Japon et le Canada se sont bien tenus. En revanche, l’Allemagne (-10 %), toujours en quête de petits prix, et la Belgique (-7 %) ont fortement diminué leurs achats. « Nous sommes confiants dans l’avenir, mais il faut calmer les prix », ajoute le dirigeant.
Philippe Casteja, propriétaire et négociant du bordelais, a souligné les très belles performances des bordeaux en Chine et à Hong -Kong. Après de très bonnes années, le Japon a tout à coup diminué ses achats. Toutes destinations confondues, les bordeaux supérieurs, le saint-émilion et le haut-médoc ont rencontré des difficultés. Le Bordelais continue de souffrir d’une offre insuffisante en volume et en compétitivité sur l’entrée de gamme. Il se heurte de plein fouet à la concurrence du Chili ou de l’Australie, notamment en Asie, où ces deux grands exportateurs vendent en franchise de droit, contrairement aux Français, toujours taxés.
Source : Alcools : les spiritueux mènent la danse à l’exportation devant les vins, Conso – Distribution