Un rapport parlementaire préconise de réduire la teneur en sel, en sucre et en acide gras des aliments transformés. Objectif : lutter contre l’obésité.

La malbouffe est dans la ligne de mire. Un rapport parlementaire, présenté mercredi, préconise de s’attaquer au trop-plein de sel, de gras, de sucre et d’additifs présents dans l’alimentation industrielle. L’objectif : ralentir, voire stopper, la progression de l’obésité en France.

« En 2030, on estime qu’il y aura au moins 30 millions de personnes obèses ou en surpoids en France : c’est un problème de santé publique », a déclaré la députée LREM Michèle Crouzet, rapporteure de la commission d’enquête, présidée par Loïc Prud’homme (LFI).

Face à ces chiffres alarmants, le premier axe de propositions du rapport – voté ce mercredi en commission – consiste à limiter « réglementairement » la présence de certains éléments dans les aliments transformés. Et notamment  du sel, du sucre et des acides gras saturés , qui favorisent des maladies chroniques, notamment cardiovasculaires.

Réduire la teneur en sel et en additifs

Le rapport veut ainsi réduire à 18 grammes par kilo de farine  la teneur en sel des produits de panification, qui représentent près de 30 % des apports quotidiens en sel en France, puis de baisser ce plafond à 16 grammes d’ici trois ans. Une proposition avancée par l’Anses depuis… 2002. A l’heure actuelle, les Français consomment en moyenne entre 10 et 12 grammes de sel par jour, contre 5 préconisés par l’OMS.

Il est aussi préconisé de ramener à 48 le nombre des additifs utilisés dans les plats cuisinés notamment, contre 338 autorisés au total, d’ici à 2025, comme c’est déjà le cas dans l’alimentation bio.

Pour permettre au consommateur d’être mieux informé, le rapport veut s’attaquer à la publicité en rendant obligatoire  le logo Nutri-Score sur les produits transformés et ultra-transformés fabriqués en France. Lancé en novembre 2017, cet étiquetage facultatif classe les aliments selon leur qualité nutritionnelle, mais il n’est présent que sur une petite partie des produits et rencontre les réticences des industriels de l’agroalimentaire.

Mettre l’accent sur l’enseignement

Le rapport estime qu’il est également nécessaire de mettre l’accent sur « l’éducation à l’alimentation », avec un enseignement spécifique obligatoire dès trois ans, à raison d’une heure par semaine.

Enfin, le rapport envisage la création de coupons délivrés par les caisses d’allocations familiales (CAF) afin de permettre aux personnes les plus démunies de consommer plus de fruits et légumes. C’est parmi cette catégorie de la population que l’on observe le plus grand nombre de cas d’obésité, rappelle le rapport.