Le chiffre d’affaires des commerçants indépendants s’est de nouveau inscrit à la baisse au 3e trimestre 2025, avec une baisse de l’activité chiffrée à -2,40 %. Découvrez ci-dessous les résultats détaillés du baromètre d’activité du commerce indépendant, réalisé en partenariat avec la Confédération des Commerçants de France (CDF).
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Alors que le léger redressement observé au second trimestre laissait espérer une stabilisation durable, l’activité des commerçants indépendants repart de nouveau à la baisse au 3ᵉ trimestre 2025. C’est en tout cas ce qui ressort du baromètre d’activité du commerce indépendant, réalisé en partenariat avec la Confédération des Commerçants de France (CDF) et l’ensemble des fédérations de commerçants associées.
En globalité, et tous secteurs confondus, l’activité des commerçants indépendants affiche un recul moyen de -2,40 % sur la période. Une tendance générale qui cache toutefois d’importantes disparités entre les secteurs d’activité, certains connaissant un véritable essoufflement, quand d’autres parviennent encore à de très bonnes performances. Découvrez ci-dessous les résultats détaillés du baromètre d’activité du commerce indépendant*, secteur par secteur, mais aussi en fonction de la taille de l’entreprise, du type d’emplacement du commerce, ainsi que de la localisation géographique.
Des secteurs en hausse…
Si l’activité du commerce indépendant repart globalement à la baisse sur ce troisième trimestre 2025, certains secteurs parviennent néanmoins à maintenir, voire à améliorer leur niveau d’activité (voir détail dans le tableau page suivante). C’est notamment le cas des commerces d’alimentation générale (+1,80%), qui restent orientés à la hausse, portés par la fidélité d’une clientèle locale. Les métiers de bouche dans leur ensemble affichent d’ailleurs de bons résultats, à l’image des boucheries-charcuteries (+2,10%) et des boulangeries-pâtisseries (+1,10%).
Toujours dans le vert également, les fromageries (+1,20%), les cavistes (+0,80%) ou encore les confiseries-chocolateries (+2,60%) affichent de bonnes performances, bénéficiant d’une saison estivale meilleure que l’an passé, notamment au mois d’août. Les bons chiffres enregistrés par l’hôtellerie (+3,10%) et, plus généralement, par le secteur du tourisme (+3,90%) viennent confirmer cette dynamique.
Les secteurs du commerce en croissance au 3ᵉtrimestre 2025
Secteur d’activité
Évolution du chiffre d’affaires
Opticien
+ 0,70 %
Caviste
+ 0,80 %
Librairie
+ 0,90 %
Boulangerie / Pâtisserie
+ 1,10 %
Fromagerie
+ 1,20 %
Pharmacie / Parapharmacie
+ 1,20 %
Poissonnerie
+ 1,30 %
Alimentation générale
+ 1,80 %
Boucherie / Charcuterie
+ 2,10 %
Cigarette électronique
+ 2,10 %
Agences immobilières
+ 2,30 %
Téléphonie / Informatique / Jeux vidéo
+ 2,40 %
Confiserie / Chocolaterie
+ 2,60 %
Hôtellerie
+ 3,10 %
Tourisme
+ 3,90 %
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… Et d’autres qui voient leur activité chuter assez lourdement
À l’inverse, plusieurs secteurs subissent de plein fouet la contraction de la consommation et la baisse de fréquentation dans les centres-villes. C’est le cas du commerce de la mode (prêt-à-porter, lingerie, chaussure, accessoires, maroquinerie), dont le chiffre d’affaires recule assez lourdement (-5,90%), payant notamment un mois de septembre catastrophique par rapport à la référence de l’an dernier. Le secteur du prêt-à-porter, en particulier, enregistre le plus fort recul de ce baromètre (-7,70%), et la concurrence des plateformes de l’ultra-fast fashion, Shein en tête, n’est pas étrangère à cette mauvaise performance.
Les boutiques de mode ne sont pour autant pas les seules à connaître une baisse soutenue de l’activité au cours de ce dernier trimestre. La bijouterie-horlogerie (-3,60%) connaît également une dégradation marquée, tout comme les commerces d’arts de la table / décoration / droguerie (-3,10%) ou encore le secteur regroupant les antiquités / brocantes / galeries d’art (-2,70%).
Les professions de services de proximité ne sont pas épargnées non plus. La coiffure (-3,20%) et l’esthétique / bien-être (-2,90%) poursuivent leur repli, tout comme les établissements de tatouage / piercing (-3,30%) qui voient également leur activité reculer.
Enfin, la situation reste particulièrement préoccupante dans la restauration : le secteur cafés / bars / restaurants enregistre une nouvelle forte baisse (-5,70%). Un recul qui s’explique moins par une fréquentation touristique insuffisante que par une évolution profonde des comportements : les Français sortent moins souvent au restaurant, y compris pendant leurs congés, privilégiant davantage les repas à domicile ou les solutions de livraison. Ce changement d’habitudes, combiné à la hausse continue des charges et à la baisse du ticket moyen, fragilise durablement le modèle économique de nombreux établissements. Les snacks et pizzerias (-1,80%) suivent la même tendance, bien que dans une moindre mesure.
Les secteurs du commerce en baisse d’activité au 3ᵉ trimestre 2025
À l’image des trimestres précédents, les plus petites entreprises du commerce indépendant demeurent les plus fragiles. Les structures sans salarié enregistrent les reculs d’activité les plus marqués, tandis que celles comptant jusqu’à cinq salariés limitent un peu mieux la baisse. Les commerces de taille intermédiaire résistent davantage, même si la tendance reste globalement orientée à la baisse pour l’ensemble du secteur.
Evolution du chiffre d’affaires des commerçants indépendants au T3 2025 en fonction de la taille de l’entreprise
Effectif de l’entreprise
Évolution du chiffre d’affaires
Aucun salarié
– 3,60 %
Entreprises de moins de 5 salariés
– 2,60 %
Entreprises comptant entre 5 et 10 salariés
– 1,40 %
Entreprises comptant entre 10 et 20 salariés
– 1,10 %
Entreprises comptant plus de 20 salariés
– 1,70 %
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Les commerces situés en centres commerciaux connaissent la baisse la plus limitée
L’analyse des chiffres selon l’emplacement des commerces fait ressortir plusieurs tendances. Les établissements situés dans les galeries marchandes et centres commerciaux, qu’ils soient en centre-ville ou en périphérie, affichent une meilleure résistance face à la baisse d’activité généralisée.
À l’inverse, les boutiques installées en plein centre-ville continuent de subir la baisse de fréquentation piétonne, tout comme les commerces non sédentaires.
Evolution du chiffre d’affaires des commerçants indépendants au T3 2025 en fonction du type d’emplacement
Emplacement du commerce
Évolution du chiffre d’affaires
Commerces situés en centre-ville
– 2,80 %
Commerces situés dans les centres commerciaux / galeries marchandes de centre-ville
– 1,40 %
Commerces situés dans les centres commerciaux de périphérie
– 1,60 %
Commerces situés en zones d’activité commerciale ou retail park
– 1,90 %
Commerces non sédentaires (marchés, foires, salons)
– 2,50 %
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Des régions plus dynamiques que d’autres
Dernier focus de ce baromètre lechommerces/CDF, les chiffres par région confirment que les disparités territoriales demeurent importantes. Les régions du littoral méditerranéen et du sud-ouest résistent mieux dans l’ensemble, portées par une activité touristique soutenue, tandis que plusieurs régions du quart nord et du centre de la France enregistrent une contraction plus marquée.
Evolution du chiffre d’affaires des commerçants indépendants au T3 2025 par région
Région
Évolution du chiffre d’affaires
Auvergne-Rhône-Alpes
– 2,10 %
Bourgogne-Franche-Comté
– 2,70 %
Bretagne
– 2,50 %
Centre-Val de Loire
– 2,40 %
Grand Est
– 1,80 %
Hauts-de-France
– 3,20 %
Île-de-France
– 1,50 %
Normandie
– 2,30 %
Nouvelle-Aquitaine
– 1,60 %
Occitanie
– 2,10 %
Pays de la Loire
– 2,70 %
Région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur
– 1,40 %
Corse
– 2,90 %
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L’analyse de la rédaction de l’echommerces
« Après un second trimestre marqué par une relative stabilisation de l’activité (+0,50 %), le chiffre d’affaires des commerçants indépendants repart à la baisse au troisième trimestre 2025 (-2,40 % en moyenne), dans un contexte de consommation toujours atone et de fréquentation en recul dans de nombreux centres-villes.
Les écarts entre secteurs restent pourtant très marqués. La restauration, déjà fragilisée depuis plusieurs mois, continue de souffrir d’un changement durable des habitudes de consommation : les Français sortent moins souvent, même pendant leurs congés, privilégiant davantage les repas à domicile ou la livraison. Les boutiques de mode enregistrent également une baisse significative de l’activité, pénalisées à la fois par un mois de septembre médiocre et la concurrence accrue des plateformes de l’ultra fast fashion. D’autres activités, comme la bijouterie, la décoration ou la beauté, peinent elles aussi à retrouver des niveaux d’activité corrects.
À l’inverse, les commerces alimentaires et les métiers de bouche confirment leur solidité, soutenus par la qualité artisanale et la fidélité de leur clientèle. L’hôtellerie et le tourisme affichent, eux aussi, de bons résultats, profitant d’un été dynamique sur le plan touristique. Mais ces performances ne suffisent pas à compenser le recul enregistré dans les autres secteurs, ni à améliorer sensiblement la rentabilité des entreprises, toujours confrontées à la hausse de leurs charges fixes, notamment sur l’énergie et les loyers commerciaux.
Les tendances observées sur la taille des entreprises et leur localisation confirment, de leur côté, les constats des trimestres précédents : les structures les plus petites restent les plus fragiles, et les commerces situés en rue piétonne de centre-ville demeurent plus exposés que ceux installés dans les centres commerciaux, qu’ils soient de centre-ville ou de périphérie.
Rappelons, pour conclure, que ces données consolidées constituent une moyenne. Les résultats peuvent varier du simple au double au sein d’une même ville, certains commerçants enregistrant des croissances à deux chiffres quand d’autres voient leurs ventes reculer plus sensiblement.
Le dernier trimestre de l’année, marqué par la période des fêtes de Noël et du Nouvel An, sera déterminant pour de nombreux commerçants. Après une rentrée morose, l’enjeu est désormais de savoir si la consommation repartira à la hausse d’ici la fin de l’année. Réponse dans le prochain baromètre. »
*Enquête menée du 6 octobre au 2 novembre 2025, auprès de 5 551 commerçants indépendants.
Par la rédaction lechommerces.fr – A retrouver en cliquant sur Source