Bière : les brasseurs investissent dans les « hard seltzers »

Les eaux pétillantes, parfumées, dont le degré d’alcool est comparable à la bière entre 4 et 8 degrés, sont un succès sur le marché américain. Budweizer a son « hard seltzer », le « Lime-A-Ritas » à base d’orge maltée. Deux petites marques, Natz et Fefe, se lancent en France.

Dernière coqueluche des Américains, les « hard seltzers ». Ces eaux pétillantes, parfumées, dont le degré alcoolique est comparable à la bière entre 4 et 8 degrés font peur aux plus grands brasseurs. « Ce n’est pas une tocade mais un nouveau segment de marché », a commenté il y a peu sur la chaîne américaine CNN Ricardo Marques, vice-président du marketing chez ABInbev, leader mondial de la bière . Les ventes ont déjà atteint 1,5 milliard de dollars. Si les brasseurs prennent très au sérieux le succès des « hard seltzers », c’est que ces curieuses mixtures leur ont pris des parts de marché. Résultat, ils investissent à leur tour dans ces boissons. Budweiser, la marque emblématique numéro un mondial de l’américain Anheuser-Busch, a son « hard seltzer », le « Lime-A-Ritas » à base d’orge maltée. La Corona a lancé le sien sous le nom de « Refrescas ». Et d’autres encore.

Les nouveaux sodas

Les « hard seltzers » sont « une boisson au carrefour de plusieurs tendances », dit IWSR. Elle est peu sucrée, peu calorique et à ce titre a pris la place des sodas light. Vantés par les influenceurs sobres, ils sont « perçus comme meilleurs pour la santé » et trouvent une place de choix dans les bars sans alcool. Ils échappent à la réglementation des alcools aux Etats-Unis et s’achètent facilement en supermarchés de ce fait. Cerise sur le gâteau, leur coût de production est dérisoire par rapport aux autres boissons alcoolisées. Ils ne requièrent pas d’équipement particulier et contiennent surtout de l’eau…

En France, ils vont faire leur apparition cet été avec les deux nouvelles marques Natz et Fefe . Reste à savoir quel sera leur développement dans un pays où une taxe spécifique créée par Roseline Bachelot, lorsqu’elle était ministre de la Santé, a détruit le marché des pre-mix (cocktails alcoolisés vendus en canettes).

L’avenir de la bière

Le marché de la bière devrait progresser de 0,7 % entre 2008 et 2023 selon IWSR. Devant les spiritueux (+0,6 %), les vins (-0,2 %) mais loin derrière la catégorie des « ready-to-drink », ou cocktails pré-préparés, dans laquelle on peut ranger les « hard seltzers ». Si les ventes de bière continuent d’augmenter, c’est aussi parce que cette industrie fait preuve d’un indiscutable dynamisme. On trouve des bières vegan . Mais aussi des bières sans alcool ou très faiblement alcoolisées, une tendance en plein essor, promise à des jours encore meilleurs. Les micro-brasseries rivalisent d’imagination pour diversifier les recettes.

Dans tous les pays occidentaux, les consommateurs souhaitent réduire le degré d’alcool qu’ils ingèrent. Par égard pour leur santé, souligne une étude d’IWSR. C’est une préoccupation aussi bien masculine que féminine. Pour perdre du poids. C’est un souci plus masculin ou pour des raisons médicales. Les femmes surtout n’aiment pas avoir la « gueule de bois ». La question des dépenses vient en dernier, mais joue également son rôle dans la volonté de réduire la consommation d’alcool. Dans tous les pays occidentaux, les buveurs de bière regrettent que l’offre sans alcool ne soit pas plus variée.

Article à retrouver en cliquant sur Source – Article de Marie-Josée Cougard

Source : Bière : les brasseurs investissent dans les « hard seltzers » | Les Echos