Bio : le marché qui valait 8 milliards d’euros
Lors de la conférence du 22 février, l’Agence Bio a dévoilé les premiers chiffres sur l’évolution 2017 de la production et de la consommation bio. « Entre 2011 et 2016, le marché a progressé de 82 % ! La croissance est forte sur 2016 et 2017, de l’ordre d’un milliard d’euros par an », indique Florent Gulh, directeur de l’Agence Bio. Selon les premières estimations pour 2017, le marché français représenterait 8 Mds €, une hausse de 16 % par rapport à 2016.
12 238 transformateurs bio (+15.5%)
Du côté de la production, la hausse est quasi-équivalente. 1,77 M ha sont conduits en bio, soit 6,5 % de la Surface Agricole Utile. «Avec une hausse de 15 % par an, cela traduit une évolution très soutenue depuis 2014 », souligne Florent Gulh. « Nous avons aussi enregistré un nombre record de conversions en 2017, avec 5400 opérateurs supplémentaires.
Plus spécifiquement, 53 940 opérateurs sont engagées en agriculture bio, soit +14,5 % en un an. Ils sont répartis en 36 664 producteurs (principalement en Occitanie, Auvergne-Rhone-Alpes et Nouvelle-Aquitaine) et 17 276 transformateurs, distributeurs, importateurs ou exportateurs. « C’est surtout chez les transformateurs et distributeurs que nous avons remarqué un boom des engagements. Il existe désormais 12 238 transformateurs bio (+15,5%) et 4 752 distributeurs (+18 %). Sur 2017, ce sont 250 magasins spécialisés en bio qui ont ouvert, y compris des structures de taille modeste », ajoute le directeur de l’Agence Bio. Selon lui, la hausse du marché s’explique par une meilleure diffusion des produits : ils sont plus présents dans les commerces de proximité et les drives, les grandes enseignes élargissent leur gamme et les ouvertures de magasins spécialisés se multiplient. Du côté des transformateurs, le nombre de nouveaux opérateurs est deux fois plus élevés en 2017 qu’en 2016 (1638 contre 836).
85% des Français intéressés par le bio local
L’essor du bio pourrait fort bien continuer en 2018 : 26 % des consommateurs interrogés fin 2017 ont déclaré avoir l’intention d’augmenter leurs achats bio dans les six prochains mois. « Pour transformer l’essai, il faut aussi répondre à leurs attentes. 85 % des Français sont intéressés par le bio local et 46 % veulent plus de bio chez les artisans et les commerçants », complète Florent Gulh. Encore plus révélateur, 90 % des parents se disent intéressés par une offre bio en restauration scolaire. De quoi justifier l’engagement du Premier ministre en conclusion des États-Généraux de l’Alimentation d’assurer 50 % de produits bio, de signes de qualité ou locaux en restauration collective en 2022.