Bisphénol A : quinze acteurs de l’agro-alimentaire condamnés pour entente 

L’Autorité de la Concurrence a condamné onze entreprises agro-alimentaires, trois organisations professionnelles et un syndicat pour entente dans l’affaire du bisphénol A. L’amende atteint 20 millions d’euros.

L'amende de 20 millions d'euros concerne Bonduelle, Andros, Unilever, D'Aucy…
L’amende de 20 millions d’euros concerne Bonduelle, Andros, Unilever, D’Aucy… (Syspeo/SIPA)

Dénouement dans l’affaire du bisphénol A. Trois ans après avoir notifié un grief pour entente à 101 entreprises agro-alimentaires et 14 organisations professionnelles, l’Autorité de la concurrence a prononcé la sanction. Au final, onze entreprises agro-alimentaires, trois organisations professionnelles et un syndicat sont condamnées à une amende de 20 millions d’euros.

La peine est exécutoire sans délai, même si les personnes visées faisaient appel. De nombreuses entreprises initialement visées (Nestlé, Danone, Coca-Cola…) ont échappé à l’amende, les pratiques incriminées ayant été jugées « prescrites ». Les distributeurs ont été « mis hors de cause faute de preuves ».

Conserves et canettes

L’amende de 20 millions d’euros concerne les entreprises agroalimentaires Bonduelle , Andros, Unilever, D’Aucy, General Mills, Charles et Alice, Cofigeo , Conserves France et les fournisseurs de boîtes Ardagh, Crown et Massily. Ainsi que l’Association des produits alimentaires élaborés (Adepale), l’Association nationale des industries agro-alimentaires (ANIA), la Fédération des industries des aliments conservés (FIAC) et le Syndicat national des boites, bouchages et emballages (SNFBM).

L’Autorité de la concurrence reproche à l’Adepale, l’ANIA, la FIAC et au SNFBM d’avoir « empêché les industriels de communiquer sur l’absence de bisphénol A dans les conserves ou contenants alimentaires (canettes) et de les avoir « incités à refuser de livrer des boîtes sans bisphénol avant le 1 janvier 2015 ». Puis elles les ont poussés à refuser de stopper leur commercialisation après cette date alors même que la distribution formulait des demandes dans ce sens ».

Interdiction depuis 2015

Les entreprises agro-alimentaires, elles, ont été condamnées pour avoir « participé à l’entente » au travers de « réunions organisées par leurs associations ou syndicat dont l’objet était anti-concurrentiel ». La Concurrence estime que les pratiques condamnées sont « très graves, car elles ont privé les consommateurs de la faculté de choisir des produits sans bisphénol », alors que « cette substance était déjà considérée comme dangereuse pour la santé ».

Le bisphénol A est une substance chimique de synthèse utilisée dans la fabrication de résines, notamment utilisées pour la protection intérieure des boîtes métalliques de conserves alimentaires ou les canettes. La France a été le premier pays européen à s’inquiéter de la présence de bisphénol A dans les contenants alimentaires. Une loi adoptée le 24 décembre 2012 l’a interdit à compter du 1er janvier 2015. Il est considéré par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) comme un perturbateur endocrinien et est soupçonné d’être lié à de multiples troubles et maladie (cancer du sein, infertilité, etc.)

Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

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