Boisson : les fabricants de canettes s’engagent en faveur de la consigne 

Bière, soft drink, les canettes en aluminium ne cessent de gagner du terrain. Mais la collecte ne fonctionne pas, alors que plus de la moitié est consommée hors domicile. Une perte coté écologique, car il s’agit d’un emballage durable. Pour les fabricants, la consigne est la solution.

La pollution au plastique est au coeur de l’actualité mais ils ne sont pas les seuls à se retrouver dans la nature. Dans les jardins publics, les rues ou les plages, les canettes de bière ou autres jus de fruits sont abandonnées sans état d’âme par leurs consommateurs. Les producteurs de ces emballages, regroupés dans le GIE La Boîte Boisson, se positionnent désormais en faveur du développement de la consigne.

Un moyen de favoriser leur recyclage, d’autant que fabriquées en aluminium, elles peuvent être réutilisables à l’infini. L’Europe travaille sur le sujet. La Commission a publié en novembre dernier une proposition de règlement qui prévoit que tous les emballages soient recyclables à partir de 2030.

Un emballage durable

Aujourd’hui, près de 6 milliards de canettes sont produites en France. C’est dans le secteur des boissons non alcoolisées, et la bière que les volumes sont les plus importants (plus de 22 %). Deux bières sur dix sont vendues sous cette forme (source IRI).

Et ça progresse. L’an dernier, la canette en alu a gagné du terrain dans les magasins (+3,2 %) sur les autres emballages boisson. Elle a progressé plus vite que le plastique (+2,2 % en volume), mais aussi le verre (-1,9 %).

Cette dynamique se confirme en 2023. Sur un marché des boissons en recul sur le premier trimestre, la canette gagne 4,3 %, souligne le GIE. Elle représente désormais 24,8 % des ventes en magasin. Au global, 4,8 milliards de ces petits emballages, avec en vedette le format 33 cl, sont consommés chaque année en France.

Problème, le recyclage ne fonctionne pas. Car ce produit nomade par excellence est consommé à 56 % hors domicile. Pour les boissons ramenées à la maison, le constat n’est pas brillant. Seulement 15 % à 18 % finissent dans le bac jaune. « Ce n’est pas suffisant, souligne Lucien Debever, le délégué général du GIE la boîte boisson. Malgré les campagnes de sensibilisation, les avantages de la canette en aluminium sont méconnus. La consigne est donc une solution ».

Un prix juste

Mais les fabricants posent leurs conditions. La consigne doit s’appliquer à tous les types d’emballage des boissons, verre et plastique compris, « afin d’éviter une distorsion de concurrence », insiste Sandrine Duquerroy Delesalle, la vice-présidente de la Boîte Boisson. Les montants appliqués devront eux être différenciés en fonction du contenant. La filière estime ainsi qu’une consigne à 10 centimes d’euros serait « juste et acceptable » pour convaincre les consommateurs de ramener leurs canettes. Mais ne pas pénaliser les achats dans le même temps. Car elles sont souvent achetées par six.

Pour que ca marche, il faut selon eux multiplier les points de retour de consigne dans tous les petits magasins, comme la grande distribution, note le GIE. Et faire une collecte séparée, afin de préserver les qualités de ce matériau en vue de sa réutilisation. Enfin, pas question de partager les moyens financiers ainsi récoltés avec les autres fabricants d’emballage au nom du « principe de responsabilité élargie des producteurs ».

Les entreprises demandent ainsi une comptabilité séparée pour les canettes, afin que les filières qui rapportent le plus ne financent pas les autres. Car il s’agit contrairement aux autres d’un emballage circulaire : «  L’aluminium produit depuis 1880 est toujours utilisable aujourd’hui », indiquent les professionnels.

Le système de consigne a déjà fait ses preuves ailleurs. En Norvège, Finlande et Suède, le taux de canettes collectés s’élèvent entre 94 % à 97 %. En Lituanie, la Croatie, et au Danemark, il a atteint plus de 85 % en moins de 2 ans.

Par Dominique Chapuis – A retrouver en cliquant sur Source

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