
Buffalo Grill met la main sur Courtepaille
La plus importante chaîne française de restauration à thème et son propriétaire britannique TDR Capital ont été choisis par le tribunal de commerce d’Evry, face à Groupe Bertrand. Ils ont prévu de conserver 90 % des emplois.
L’heure n’est certes pas à l’euphorie dans l’univers de la restauration, confronté à ces nouvelles mesures de refermeture à Aix-Marseille et en Guadeloupe. Mais la bataille que se sont livrée Buffalo Grill et Groupe Bertrand pour reprendre Courtepaille montre que le secteur a encore, malgré tout, de l’appétit pour grandir et qu’il poursuit sa consolidation.
C’est finalement la maison-mère du spécialiste de la viande Buffalo Grill qui a emporté vendredi 25 septembre l’enseigne dont les difficultés s’étaient accélérées avec la Covid-19, pour un prix de cession de 17 millions d’euros. L’entreprise, détenue par la société d’investissement britannique TDR Capital, était l’un des deux acteurs, avec Groupe Bertrand, à présenter encore une offre au tribunal de commerce d’Evry. Les deux fonds Naxicap et Butler, initialement sur les rangs, avaient battu en retraite .
Encore de nombreux restaurants fermés
Le propriétaire de Courtepaille, le fonds britannique ICG, qui avait confié un mandat à la banque d’affaires Lazard, avait demandé la mise en redressement judiciaire de la chaîne de restauration pour accélérer le processus de vente.
Avec quelque 300 établissements et 3.500 employés, l’enseigne a généré un chiffre d’affaires hors taxe de 259 millions d’euros en 2019. Mais seuls 168 restaurants ont pour l’instant rouvert après leur fermeture en mars pour raison sanitaire.
102 millions à investir au total
A Buffalo Grill de tracer une nouvelle feuille de route. La plus importante chaîne française de restauration à thème, avec 360 établissements, dont une centaine en franchise, emploie déjà au total 8.000 salariés pour des ventes annuelles en 2019 de 600 millions d’euros. Elle a montré qu’elle savait mener un plan de transformation pour en avoir mis elle-même un en oeuvre.
Pour Buffalo Grill, c’est l’amorce d’une diversification. Chez Courtepaille, il compte garder 90 % des emplois, avec 145 restaurants sur les quelque 190 succursales existantes sans compter 8 restaurants supplémentaires passant en franchise. Les 92 établissements déjà franchisés sont aussi conservés.
Des investissements de 80 millions d’euros sont prévus, auxquels s’ajoutent des dépenses dans la marque de 22 millions. Afin de mener à bien la reprise, il va en effet falloir distinguer clairement les territoires des deux chaînes, Buffalo Grill étant plus axé sur les familles et Courtepaille attirant une clientèle plus âgée.
En remportant Courtepaille, Buffalo Grill met la main sur une enseigne née en 1961 en Bourgogne, au bord de la Nationale 6. « C’est l’une des marques les plus iconiques de la restauration française. Elle a une vraie histoire autour du toit de chaume et du feu de cheminée. Tous les Français en ont une représentation », constate le président fondateur de Food Service Vision , François Blouin.
Son taux de notoriété assistée, bien au-dessus de la moyenne du secteur, atteint 93 %, derrière Buffalo Grill et Flunch dans la restauration à table, et devant Hippopotamus ou Léon de Bruxelles , selon l’étude menée en 2019 par Food Service Vision sur les chaînes de restauration.
Capitaliser sur la popularité de l’enseigne
C’est sur cette popularité que le repreneur va devoir capitaliser. « Courtepaille a pour atout d’avoir des implantations nombreuses et variées. En revanche, l’entreprise avait moins bien anticipé que d’autres la mutation des modes de service, le développement de la livraison, du click and collect », analyse François Blouin. Des points qui sont devenus vitaux dans le paysage actuel de la restauration. Ils devraient faire partie des urgences du repreneur.
Pour Buffalo Grill, le grand défi va être aussi de faire évoluer la chaîne alors même que le contexte est difficile et que le secteur manque singulièrement de visibilité.
Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur source
Source : Buffalo Grill met la main sur Courtepaille | Les Echos