Burger, tacos, sushi, salades… L’offre de restauration rapide n’a jamais été aussi variée en France

Burger, kebab, donuts… Rien n’arrête la restauration rapide en France

Burger, tacos, sushi, salades… L’offre de restauration rapide n’a jamais été aussi variée en France grinchh / stock.adobe.com

DÉCRYPTAGE – Les chaînes maillent toujours plus finement le territoire. Leurs offres à prix serrés séduisent les consommateurs.

McDonald’s, O’Tacos, Brioche Dorée, Pokawa, Cojean, Sushi Shop, Exki, Krispy Kreme, Popeyes… La liste des enseignes de restauration rapide n’en finit pas de grossir. Après le burger, qui reste le roi de la discipline, les cuisines du monde entier ont trouvé leur place : du poké au kebab en passant par les donuts, les Français sont de plus en plus nombreux à plébisciter une offre qui n’a jamais été aussi variée. Et ce, au détriment de la restauration traditionnelle à table.

Plans d’ouvertures ambitieux

« L’an passé, les chaînes de restauration ont franchi le seuil historique des 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires, grâce à la restauration rapide, qui représente 75 % de ce montant, déclare François Blouin, président fondateur du cabinet de conseil et d’études en restauration Food Service Vision. Depuis 2019, les fast-foods ont gagné 4 points de marché sur la restauration à table. Et cela pourrait encore augmenter, car les différents acteurs continuent d’avoir des plans d’ouvertures très ambitieux. »

Dans un contexte de tensions sur le pouvoir d’achat, la restauration rapide dispose d’une carte maîtresse : malgré une montée en gamme ces dernières années, elle offre les prix les moins chers du marché. Autres avantages, ses clients ont la possibilité d’acheter à emporter mais aussi, très souvent, de manger sur place, et de se faire livrer à domicile. Si les chaînes représentent l’essentiel du marché (60 %), il existe également une myriade d’indépendants qui participent à l’innovation. Face à ce bulldozer, la restauration à table fait de la résistance, mais perd des parts de marché.

Effet de rattrapage

« En 2023, la restauration à table a vu son chiffre d’affaires progresser de 9 % par rapport à 2022 (contre 8 % pour la restauration rapide), constate François Blouin. Mais elle avait beaucoup souffert début 2022. Il y a donc eu un effet de rattrapage l’an passé, qui s’explique par des tarifs en nette hausse. C’est encourageant. Mais cela n’inverse pas la tendance de fond. » Entre 2019 et 2023, le chiffre d’affaires des chaînes de la restauration rapide a ainsi augmenté 30 %, alors que celui des grandes enseignes de restauration à table (Del Arte, Hippopotamus, Buffalo Grill…) n’a progressé que de 4 %. En quatre ans, la restauration rapide a ouvert 2 890 points de vente. La restauration à table en a au contraire fermé 217, soit une baisse de 6 % de son parc.

McDo, premier restaurateur de France avec plus de 1560 restaurants et 6 milliards d’euros de vente en 2023, voit toujours plus grand. Après les États-Unis, la France est le pays le plus contributeur à la marge d’exploitation du géant américain. L’an passé, l’enseigne a inauguré 30 nouvelles adresses dans l’Hexagone. Une trentaine d’autres sont annoncées cette année, et plus encore à partir de 2025.

Nouveaux venus

Convaincus qu’il y a encore de la place pour des nouveaux venus, deux mastodontes américains ont débarqué l’an dernier dans l’Hexagone. Popeyes a inauguré un premier restaurant en février 2023. Le numéro deux mondial de la restauration rapide de poulet frit derrière KFC en compte dix aujourd’hui. Il prévoit une douzaine d’ouvertures d’ici la fin de l’année, sans compter quatre « dark kitchen », des cuisines exclusivement dédiées à la livraison. « Notre offre est accessible, avec un premier menu à 5 euros et notre cœur de gamme à 8,99 euros, affirme Olivier Rego, directeur général de Popeyes France. Les Français sont les plus grands mangeurs de poulet en Europe (plus de 15 par an et par personne), et paradoxalement, il y a peu d’offres de sandwichs de poulet dans le pays. » En moyenne, l’enseigne continue de servir plus d’un millier de repas par jour et par restaurant.

Krispy Kreme a, pour sa part, débarqué en décembre dernier au Forum des Halles, à Paris, avec un tout nouveau vaisseau amiral capable de servir 42.000 donuts par jour. Bien décidé à convertir les Français à ses spécialités (nature, fourré fraise, spéculos…), Krispy Kreme annonce déjà 500 points de vente en France d’ici 2025.

Menus à 5 euros

« Le burger représente encore 43 % de l’activité de la restauration rapide, précise François Blouin. Mais l’an passé, les croissances les plus impressionnantes sont venues d’autres segments de marché. » Les ventes de donuts ont littéralement explosé (+ 199 % par rapport à 2022), alors que le géant américain Krispy Kreme n’a ouvert qu’en décembre. Celles de tacos sont elles aussi impressionnantes (+ 26 %).

Pour l’emporter en 2024, il va falloir toujours plus affûter ses armes, pour retrouver une fréquentation qui s’essouffle. « En plus de densifier leur maillage territorial, les enseignes de la restauration rapide renouent avec les menus à 5 euros, qu’on n’avait plus vus depuis 2010, et de nouvelles promotions », constate François Blouin. Les chaînes de restauration traditionnelle doivent, elles, jouer sur un autre tableau : une expérience qui ne séduit pas seulement dans l’assiette, mais aussi par l’ambiance.

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