
Cinq tendances qui vont guider les modes de consommation en 2023
Pris entre un budget contraint par une inflation en forte hausse et le souci d’acheter mieux, les Français gagnent en appétit à la fois pour le hard-discount et pour l’acquisition de produits plus durables. Avec la montée en puissance d’attitudes comme la location d’objets.
Un niveau d’inflation auquel les Français n’avaient pas été confrontés depuis longtemps, des pénuries réelles ou craintes, un changement climatique de plus en plus visible : tous les ingrédients sont réunis pour faire bouger en accéléré les lignes de la consommation et accroître les mouvements déjà perceptibles à la fin de l’année dernière.
L’année 2023 va notamment être marquée par une plus grande ouverture aux produits qui ont d’abord une valeur d’usage et qui n’ont pas forcément besoin d’être flambant neufs. Avec, au-delà du souci de réduire les coûts face à des salaires n’augmentant pas aussi vite que les prix, une prise de conscience accrue du besoin d’acheter différemment pour préserver l’environnement.
La montée des hard-discounters se poursuit
L’engouement pour le hard-discount alimentaire ne se dément pas. Dans un contexte où les gens vont plus souvent faire leurs courses du quotidien avec de plus petits paniers, Kantar Worldpanel relève, dans son étude de la consommation 2022 des ménages français, un gain de trafic de 5 % pour la période de début septembre à début octobre par comparaison avec celle de 2021. Tandis que, dans les solderies, ce dernier grimpait de 24 % avec 1,2 million d’acheteurs de plus.
Fidme a, lui, recensé une hausse en décembre dernier de 61 % des nouveaux utilisateurs de cartes de fidélité des discounters alimentaires, d’après les données de son application numérisant ces moyens promotionnels mais aussi les tickets de caisses et bons de réduction. Du côté des spécialistes du déstockage en hygiène-beauté, dans le bazar, la décoration ou le textile, l’ouverture de cartes a connu des progressions allant de 38 % à 96 % au cours des trois derniers mois de 2022.
Les MDD se sentent pousser des ailes
La forte inflation a redonné de l’impulsion à des marques de distributeurs ou premiers prix qui avaient eu tendance à perdre un peu de leur lustre au fil du temps. Fin 2022, Kantar Worldpanel décomptait ainsi que les griffes de distributeurs classiques avaient gagné 0,5 point de part de marché pour atteindre 22,5 % et celles au positionnement encore plus économique avaient grimpé de 0,7 point (à 9,8 %).
Les enseignes ne s’y trompent pas et cherchent à pousser leur avantage. Intermarché a démarré mi-janvier une grande campagne de communication sur les produits à ses marques. L’enseigne interpelle les consommateurs sur le thème d’une augmentation des prix par les industriels allant jusqu’à 40 % pour mieux lui parler des alternatives moins chères sortant de ses propres sites de production, comme les lardons fumés Monique Ranou ou les compotes Paquito.
La réparabilité des produits gagne du terrain
L’offre de produits d’occasion comme la demande décollent particulièrement depuis l’an dernier. Mais la possibilité de conserver plus longtemps ses objets commence aussi à monter en puissance au moment de l’achat.
Le choix est facilité pour le consommateur avec l’obligation pour les marques d’ afficher un indice de réparabilité étendu depuis début novembre à de nouveaux appareils comme les lave-vaisselle ou les aspirateurs. Et des acteurs se positionnent sur ce créneau, à l’image du site d’e-commerce Belong. Orienté à l’origine sur la vente d’électroménager durable et réparable, avec une garantie de cinq ans, il vient d’élargir son offre au meuble. Il veut créer des indices de durabilité pour cette famille de produits.
Aujourd’hui, quand un meuble a un problème, 60 % des ménages le réparent eux-mêmes, 7 % s’adressent à un professionnel et seulement 20 % en rachètent un, selon l’étude Profil 2023 réalisée par Sofinco et l’Institut de la maison (IPEA). Mais pour plus d’un Français sur deux, le coût de la remise en état ne doit pas dépasser 15 % du prix du neuf.
La location tente une percée
La location entre dans les habitudes pour de nouveaux types de produits. Aux budgets plus contraints qu’avant amenant à lisser les dépenses s’ajoute la prise de conscience qu’il n’est pas indispensable de posséder un produit finalement utilisé peu souvent. Une personne sur quatre est ainsi prête à louer ses outillages de jardin, selon Profil 2023.
En réponse, de plus en plus d’enseignes proposent ce type de service, de Leroy Merlin pour les outils à Camif qui travaille pour ce premier semestre sur la location d’ameublement destiné aux chambres pour bébé.
Les effets du télétravail se stabilisent
Après deux années où il a fait fluctuer de nombreux secteurs au gré des confinements et des consignes pour contenir au maximum la pandémie, les conséquences du télétravail s’installent alors que la pratique est entrée dans les moeurs de bon nombre d’entreprises et de salariés.
En 2022, les Français ont continué à s’équiper en mobilier de bureau à domicile. Il s’agit du segment enregistrant les meilleures progressions en 2022 dans le meuble, selon l’étude Sofinco-IPEA. Pour 2023, près de six personnes sur dix s’estiment désormais bien pourvues. 20 % environ des salariés en télétravail expriment cependant encore des projets d’achat cette année de fauteuils dédiés et presque autant de bureaux.
Mais avec moins de jours chez soi, le télétravail ne laisse pas la même latitude, notamment pour cuisiner. Les produits traiteurs en libre-service ont ainsi progressé de 3,5 % fin 2022, note Kantar Worldpanel. Tandis que, pour gagner du temps, la livraison à domicile poursuit sa forte progression .
Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
Source : Cinq tendances qui vont guider les modes de consommation en 2023