Le géant d’Atlanta a enregistré des résultats annuels supérieurs aux attentes. Il tire profit de son virage vers les boissons moins sucrées et de la cession d’activités d’embouteillage.

La diversification de Coca-Cola commence à porter ses fruits. Confronté au déclin régulier de ses ventes de sodas sur les marchés occidentaux, le groupe d’Atlanta a dévoilé vendredi un chiffre d’affaires en croissance organique de 6 %, au quatrième trimestre 2017, à 7,5 milliards de dollars (6 milliards d’euros). Un montant supérieur d’environ 150 millions de dollars aux attentes des analystes. Le groupe a réussi à faire passer des hausses de prix en fin d’année, souligne Wells Fargo dans une note de recherche.

Des volumes stables

Sur l’ensemble de l’exercice, le chiffre d’affaires affiche un recul de 15 %, à 35,4 milliards de dollars, sous l’effet des cessions d’actifs mais il croît de 3 %, à périmètre et taux de change constants. Si les ventes du propriétaire de Fanta et de Diet Coke sont restées stables en volume, la composition des expéditions change peu à peu. Les ventes de sodas ont baissé de 1 % l’an dernier alors que celles d’eaux progressaient de 1 % et celle de thés et de cafés de 2 %. Cette évolution de la répartition a permis de générer une croissance des revenus dans un marché difficile car les eaux (Dasani, Smartwater), les boissons énergisantes (Powerade, Aquarius, Burn), les cafés prêts à boire ou les thés froids (Honest Tea) sont mieux valorisés que les sodas.

Des attentes différentes des consommateurs

Après avoir pris les rênes de l’entreprise en mai dernier, James Quincey veut accélérer la diversification de la compagnie avec la volonté de faire de Coca-Cola une société fournissant un plus large panel de boissons non alcoolisées. Dans cette optique,  la société a déjà investi dans Honest Tea , le lait Fairlife ou les jus de fruits bio Suja Life. Elle a aussi lancé une boisson Coke Zero Sugar l’été dernier sur le marché américain. Il s’agit de répondre aux attentes de consommateurs, qui achètent de plus en plus en ligne et préfèrent des boissons plus saines et moins sucrées.  En 2016, les ventes d’eaux ont dépassé pour la première fois celles de sodas aux Etats-Unis. Un mouvement de fond pour Coca-Cola, qui détient 13,8 % du marché mondial des boissons sans alcool, selon Euromonitor, contre 8,4 % pour PepsiCo et 3,8 % pour Red Bull.

Engagé dans une réallocation de ses ressources et de ses investissements, le géant d’Atlanta a tout de même réussi à améliorer sa profitabilité l’an dernier. Le bénéfice net de la société a chuté de plus de 80 %, à 1,2 milliard de dollars, du fait d’une charge de 3,6 milliards liée à la réforme fiscale de Donald Trump. Mais le groupe a augmenté sa marge opérationnelle de 55 points de base sur l’année, à 21,1 %. Une évolution liée aux réductions d’effectif annoncées l’an dernier et à son désengagement d’activités d’embouteillage, moins rentables.

« En 2017, nous avons franchi trois étapes importantes sur nos principaux marchés : nous avons vendu nos activités d’embouteillage en Chine, créant deux embouteilleurs avec des territoires contigus. Nos deux principaux embouteilleurs au Japon ont fusionné pour n’en avoir plus qu’un couvrant environ 85 % de nos ventes et nous avons finalisé la franchisation de nos opérations d’embouteillage aux Etats-Unis », a souligné James Quincey.

En France, l’embouteilleur Coca-Cola European Partners va supprimer 252 postes dans cinq usines dans le cadre de son troisième plan social en quatre ans. Mais compte tenu des créations de postes, le solde net du plan social sera de 128 suppressions d’emplois, précise l’entreprise. Ses ventes dans l’Hexagone sont en baisse « structurelle depuis 2013 », a indiqué la société.