
Comment Cointreau veut donner une nouvelle impulsion à sa marque
La liqueur, portée par la vogue des cocktails, opère les plus gros changements sur sa bouteille depuis sa création. Elle en profite pour mettre en avant son ingrédient phare, l’orange, à l’heure où la composition des produits importe de plus en plus aux consommateurs.
A l’échelle de Cointreau, le changement de bouteille en cours représente une petite révolution. La marque est d’ordinaire économe en transformations depuis la création du produit en 1875, 26 ans après la naissance de la maison. Mais elle vient d’offrir un lifting en profondeur à son flacon, dont la nouvelle version commence à arriver ce mois-ci dans la distribution française avant un déploiement progressif dans le reste du monde.
Ce lancement illustre la dynamique que la griffe du groupe Rémy Cointreau veut se donner. Celle-ci entend capitaliser sur l’engouement que le produit suscite alors que le chiffre d’affaires de la division liqueurs et spiritueux dont il est un pilier a connu une croissance organique de 31,7 % durant l’exercice 2021-2022 .
Plus de naturalité
« Il s’agit de positionner Cointreau comme l’un des leaders de la culture cocktail et d’affirmer sa spécificité. Perçue comme très masculine, la bouteille se donne plus de féminité mais aussi de naturalité. Tout le monde ne sait pas, en effet, que c’est une liqueur à base d’écorces d’oranges douces et amères. Or, aujourd’hui, les consommateurs ont besoin de connaître de quoi sont faits les produits », détaille Fanny Chtromberg, directrice internationale de la marque.
Le contenant conserve, certes, sa couleur ambrée et sa part de deux tiers de verre recyclé qui passera à 100 % en 2025 malgré les difficultés d’approvisionnement pour ce dernier. Mais elle emprunte aussi quelques codes au parfum avec la porte d’entrée de la première distillerie gravée sur ses côtés ou une nouvelle couleur de bouchon. Son col s’est allongé pour une meilleure prise en main, notamment par les barmen.
Surtout, son ingrédient phare est mis en valeur. Les oranges se font une place sur l’étiquette tandis que la texture du bouchon rappelle celle de leur peau. Ce coup de projecteur se retrouve dans le parcours de visite revu à Saint-Barthélemy-d’Anjou , la distillerie à l’origine des 19 millions de bouteilles annuelles. Il démarre désormais par l’orange et ses origines avant de voir, notamment, l’alambic qu’utilisait Edouard Cointreau. Aujourd’hui, 57 % des cultures d’orangers fournissant l’entreprise disposent d’une certification avec en ligne de mire un objectif de 100 % en 2025.
La marque cherche à se rendre incontournable dans un univers qui a le vent en poupe. Les confinements ont poussé plus de gens ont à se mettre à la mixologie et à partir en quête de recettes.
Alfred Cointreau, représentant de la sixième génération, présente d’ailleurs sur YouTube sa version de la margarita ou du cosmopolitan avec la nouvelle bouteille qui, elle-même, arbore un QR Code donnant accès à des recettes.
Vogue de la margarita
Aux Etats-Unis, qui pèsent pour environ la moitié des ventes, la marque est portée par la vogue de la margarita. Au Royaume-Uni, elle a connu une année historique en 2021 et elle connaît un boom en Australie. Pour la Chine, où la mixologie n’est pas dans la culture, la griffe travaille sur un cocktail plus local.
Sur la nouvelle étiquette, la mention « L’Unique » prend plus d’importance qu’auparavant. Une manière d’affirmer la spécificité du spiritueux sur son marché . Mais, aussi, d’ouvrir la voie à une déclinaison de la marque à d’autres produits. Un pas que le groupe n’exclut plus de sauter, à l’avenir, avec, en tête, l’objectif de se positionner comme un spécialiste des agrumes.
Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
Source : Comment Cointreau veut donner une nouvelle impulsion à sa marque