Comment InVivo veut devenir un géant mondial du vin

La plus grosse union de coopératives céréalières en France a absorbé Vinadeis, le premier groupe coopératif viticole.La nouvelle entité, baptisée « Cordier by InVivo », vise le peloton de tête mondial du vin d’ici à 2030.

InVivo n’en finit pas de se transformer. Après être s’être implanté dans la jardinerie avec Gamm Vert, Jardiland et Delbard, avoir mis la main sur un gros morceau du négoce céréalier en achetant le groupe Soufflet , cette union de 202 coopératives céréalières a l’ambition de figurer dans le top cinq mondial du vin d’ici à 2030. Aux côtés des Américains Gallo, Constellation Brands, du Français Castel (Nicolas) et de l’Australien Treasury Wines (Penfolds)…

La stratégie s’est enclenchée en 2015, quand InVivo entre dans le secteur du vin en s’offrant le négociant bordelais Cordier. Un premier pas suivi de multiples opérations de croissance externe – parmi lesquelles Café de Paris, vendu par Pernod Ricard et Vinadeis, ex-Val d’Orbieu , qui réunit les dix plus grosses coopératives du Languedoc-Roussillon. A ce jour, la branche vin d’InVivo, une SAS rebaptisée « Cordier by InVivo », totalise un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros dans le vin et dit viser le milliard à horizon 2030.

Grande conversion au bio

« D’ici là, nous avons du pain sur la planche », prévient le directeur général d’InVivo, Thierry Blandinières. Le gros des volumes produits par le groupe est actuellement vendu autour de 3 euros. « L’objectif est de faire en sorte que le tiers de la production puisse être vendu à 10 euros d’ici cinq ans, contre 5 % aujourd’hui », sachant que les trois quarts des vins sont proposés entre 3 et 10 euros dans la grande distribution.

Les viticulteurs du groupe vont devoir monter en gamme et améliorer la vinification en empruntant les voies auxquelles les consommateurs sont devenus sensibles. « Nous allons travailler en amont à l’amélioration de la qualité des sols, au zéro pesticides, pour nous rapprocher de l’agriculture régénératrice », explique Thierry Blandinières.

Les conversions au bio, « une vraie source de différenciation », sont la priorité. « Les producteurs y sont sensibles. Le climat sec dans le sud de la France facilite l’évolution dans ce sens. Les rosés de Provence sont 100 % bio. Pourquoi pas les Corbières ? », s’interroge le directeur général d’InVivo.

Structurer le tissu coopératif

Le quart des viticulteurs du groupe en Languedoc sont déjà passés en bio. L’objectif d’InVivo est que la moitié se convertisse. Au passage, InVivo entend « structurer » le tissu coopératif viticole « extrêmement atomisé » qu’il contrôle, en développant des contrats de long terme assortis de cahiers des charges exigeants. « Le seul moyen d’asseoir les marques est de garantir une qualité et une régularité de production », explique Philippe Leveau, directeur général délégué de Cordier.

Restructuré, « enrichi des outils industriels et du savoir-faire apportés par Vinadeis et Café de Paris », des services à la distribution, des capacités à gérer les stocks, Cordier veut surtout se concentrer sur le marché français, où il fait 70 % de son chiffre d’affaires. Il dispose d’une gamme complète de vins, des pétillants (Café de Paris et Canei) aux vins tranquilles, en passant par les wine seltzers, le bio et les grands crus de sa filiale Mestrezat.

Article de Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Comment InVivo veut devenir un géant mondial du vin | Les Echos