
Comment les cavistes répondent aux nouvelles attentes des amateurs de vin
Les commerces de vins et spiritueux développent la vente en ligne et la livraison. En parallèle, ils proposent de nouvelles expériences en magasin. Et ont été portés par la fermeture des bars et des restaurants.
Se faire livrer une bonne bouteille au dernier moment ou passer chercher un spiritueux commandé en click and collect est entré dans les moeurs. Sur Uber Eats ou Deliveroo , l’offre liée au vin monte très vite en puissance.
Epicery recense une cinquantaine de cavistes parmi les commerces de proximité dont la plateforme assure la livraison. Un nombre multiplié par 2,5 entre 2019 et 2020, pour un chiffre d’affaires dix fois plus important. Et sur les quatre premiers mois de l’année en cours, le secteur a déjà réalisé 40 % des ventes de 2020.
D’autres clés d’entrée
Si les cavistes continuent à jouer à plein leur rôle de commerce de proximité, leur digitalisation s’accroît. Le réseau Nysa, qui compte une soixantaine de magasins en propre en région parisienne mais aussi à Lyon et à Londres, vient ainsi de lancer son site Internet.
Il déploie sur le Web une approche similaire à celle de ses boutiques avec, à côté de la classique « régions », une clé d’entrée par moments comme le coin du feu, la troisième mi-temps et même les « Vinstagram », aux étiquettes susceptible de faire effet sur les réseaux sociaux. Avec des livraisons partout en France et une formule pour recevoir ses bouteilles en trente minutes à une heure dans Paris.
« Le Covid a accéléré l’envie de commander en ligne et généré l’expression de nouveaux besoins », souligne le fondateur de Nysa Louis de Montille. « Mais les clients restent très demandeurs de contact en boutique », poursuit le dirigeant de cette entreprise, qui a ouvert une dizaine de magasins l’an dernier et affiche des progressions à deux chiffres.
Coup de pouce
La fermeture des bars et restaurants a aussi donné un coup de pouce supplémentaire aux cavistes. Chez Nicolas , les hausses de chiffre d’affaires ont atteint jusqu’à 30 % pour les premiers mois de 2021. Conséquence à la fois d’une fréquentation accrue, mais aussi d’un panier moyen passé de 30-35 euros à 40 euros. Un reflet de l’envie de se faire plaisir. Même le champagne a repris des couleurs.
Au global, pour les achats de vins et de boissons, comprenant notamment le café, CDLK , qui agrège les paiements par carte en magasin et en ligne, observe des ventes grimpant progressivement depuis février, pour avoisiner un indice 130 fin mars, après un très gros pic fin 2020.
Plus de proximité
Il s’agit cependant pour les enseignes de trouver les bonnes formules pour articuler ventes en boutique et en ligne. Lavinia , dont le seul et grand magasin de la Madeleine à Paris a fermé ses portes début janvier, rouvrira à l’été un point de vente avenue Victor-Hugo dans le 16e arrondissement, plus petit et fondé sur une nouvelle approche. Dans l’intervalle, les clients ont accès à la vente en ligne, en plein boom. Et une offre de dégustation virtuelle, avec envoi des échantillons et bouteilles à l’avance, est proposée.
« Les comportements d’achat évoluent. Les clients veulent plus de services, de proximité, de dégustations. Notre nouvelle boutique sera plus intimiste », détaille Matthieu Le Priol, directeur général de Lavinia. Elle fera 200 mètres carrés, contre 1.500 à la Madeleine qui avait un vaste espace de restauration.
Quelque 1.000 références y seront accessibles, auxquelles s’ajouteront plus de 5.000 autres disponibles en click and collect ou en livraison. Un espace de dégustation accueillera vignerons et distillateurs. Et une terrasse complétera probablement le dispositif. Une fois le concept bien rodé, l’objectif est de réaliser de nouvelles ouvertures.
Certains rayons prennent de l’ampleur. Chez Nicolas, une vente sur trois concerne des vins bios, nature, ou des labels. Le groupe développe lui aussi le concept Craft Beers & Cie, dédié à la bière artisanale. Après deux boutiques en région parisienne, il vient d’arriver à Lille et à Clermont-Ferrand.
Craft Beers
« Nous voulions offrir une expérience client riche avec des ateliers de brassage, des zones de dégustation. La typologie de clientèle, qui a plutôt moins de 35 ans, est différente », relève Christopher Hermelin, responsable marketing et communication de Nicolas. De petits corners estampillés Craft Beers & Cie devraient, en outre, bientôt arriver dans des magasins de la maison mère.
Nysa, lui, met notamment en avant le mescal, cet alcool mexicain à base d’agave. Et côté vin, on note une curiosité émergente pour des régions comme le Jura ou la Moselle.
Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
Source : Comment les cavistes répondent aux nouvelles attentes des amateurs de vin | Les Echos