
Comment Sodexo s’adapte aux nouvelles pauses déjeuner des salariés
Confronté aux évolutions rapides du monde du travail et de la traditionnelle pause déjeuner, le géant de la restauration collective développe une palette d’alternatives avec sa carte Pass et ses start-up de livraison de repas.
Avec la pandémie, les comportements à la pause déjeuner ont évolué rapidement, les salariés alternant présence sur site, télétravail, coworking et devant gérer les contraintes de la distanciation sociale… Les géants de la restauration collective tentent de s’adapter. Sodexo, seul acteur opérant à la fois sur les trois segments des cantines (400.000 convives par jour en France avant la crise), des titres-restaurants et de la livraison de repas à domicile ou au bureau, a été contraint d’élaborer une panoplie de recettes tous terrains.
« Nous étions sur des concepts installés depuis longtemps : les cantines, d’un côté, qui s’adressaient plutôt aux grandes sociétés, et les titres-restaurants, plutôt destinés aux PME, le tout complété par la livraison de repas. Alors nous avons travaillé d’arrache-pied ces derniers mois pour proposer une offre intégrée apportant une combinaison de solutions à nos clients », explique Stéphane Roger, directeur général de la branche services aux entreprises chez Sodexo France.
Si 90 % de ses 850 cantines ont rouvert – avec une fréquentation variant de 35 % de leur capacité dans le tertiaire, largement en télétravail, à 90 % dans l’industrie -, le groupe fondé par Pierre Bellon a déjà repensé sa restauration en mettant en avant les services sans contact.
Un « Enjoy Officer »
Pour répondre à des fermetures temporaires de restaurants collectifs ou en l’absence de cuisine dans les entreprises, Sodexo propose l’alternative « Enjoy » : dans un espace animé par un « Enjoy Officer », les collaborateurs bénéficient de produits préparés quotidiennement par une cantine du groupe située dans un rayon de quelques kilomètres. Plastic Omnium, par exemple, y a recourt.
« Depuis septembre près d’une vingtaine de nos clients ont basculé vers cette offre et autant vont bientôt y souscrire. Car la restauration est un élément d’attractivité pour faire venir les salariés au bureau », précise Stéphane Roger, qui propose aussi la variante Easy Dej, des paniers repas livrés surtout aux PME autour des sites où Sodexo opère. « Ce sont en quelque sorte des repas « exportés » à partir de nos cantines. A Nice, 15 % de la production de notre site de la zone d’activité de Sophia-Antipolis sert ainsi les petites entreprises des alentours qui commandent en ligne. Cela nous permet aussi de gagner de nouveaux clients ».
Sodexo permet également de commander en un clic un « Prêt à dîner » à récupérer à la sortie du bureau, pour une consommation le soir ou le lendemain midi s’ils sont en télétravail. Son « Petit épicier » met, lui, à disposition des paniers de fruits et légumes de producteurs locaux et des produits alimentaires sur le lieu de travail.
De FoodChéri à Seazon
Parallèlement, les clients de la multinationale née à Marseille peuvent offrir à leurs employés à distance les facilités de la carte Sodexo Pass Restaurant. Ce titre utilisable auprès de 220.000 commerçants de bouche, intègre la subvention journalière de l’employeur : celui-ci peut contribuer à hauteur de 50 à 60 % de la valeur du titre, exonéré de charges sociales et fiscales, dans la limite de 5,55 euros par jour.
Enfin, avec ses propres start-up, FoodCheri et Seazon, Sodexo peut livrer à domicile ou dans un tiers-lieu, des plats commandés via son application SoHappy. Un embryon de concurrence pour Uber Eats et autre Deliveroo, les grands acteurs de la livraison de repas.
Le tout pèse encore peu face au chiffre d’affaires des cantines pour Sodexo mais s’inscrit dans une démarche plus large de diversification de ses services, du conseil en réaménagement d’espace à la conciergerie physique ou en ligne en passant par la conception d’animations de communautés qui renforcent les liens au bureau et en dehors.
Article de Martine Robert – A retrouver en cliquant sur Source
Source : Comment Sodexo s’adapte aux nouvelles pauses déjeuner des salariés | Les Echos