Les volumes de produits du quotidien achetés continuent de baisser. Faut-il pour autant parler de «déconsommation » ?

La consommation alimentaire chute. Selon le panéliste Kantar, elle a chuté au premier semestre 2017 de l’ordre de 0.6 point. Dans le ssupers et hypermarchés, la viande baisse (-1,2%), les fruits et légumes aussi (-1,2%) avec des creux à -3,2% pour l’hygiène-beauté, -5,6% pour le cola et, même, -4,9% pour le lait, produit pourtant considéré de première nécessité. Ce phénomène n’est pas nouveau : les volumes baissent depuis plus de deux ans. Mais, toujours selon Kantar la dépense moyenne monte ; nous consommons donc moins mais différemment. « Nous le constatons tous les jours : nos clients achètent moins mais plus de qualité » témoigne Thierry Cotillard, patron d’Intermarché.

L’usage prévaut

Une des premières explications est le changement de nos modes de vie. Nous sommes plus urbains, nous n’acceptons plus de perdre du temps dans nos déplacements et donc nous achetons différemment. Selon Kantar, 74 % des consommateurs privilègient l’usage à la posséssion. D’où une fréquence d’achats plus élevée avec un panier moyen qui diminue. D’autant plus que le consommmateur est sollicité par différent canaux de vente, dont le e-commerce et les maagsins de proximité (+3,4%) et par une offre de plus en plus spécialisée. Cette hausse de fréquence permet de consommer au plus près des besoins et donc de moins gaspiller.

Autre changement : nous sommes plus à l’écoute de notre corps. Les consommateurs comprennent de plus en plus le lien nutrition / santé. 79% des Français jugent que leur consommation peut avoir un effet néfaste sur leur santé. Car, finalement, nous ne savons pas ce que nous consommons : c’est vrai pour les matières premières achetées (Quelle technique de culture ? Quelle provenance ?) comme pour les produits transformés (Y-a-t-il des additifs, des colorants, des conservateurs ?…). La traçabilité des produits devient un enjeu primordial bien que très complexe à mettre en oeuvre de par la multiplicité des intermédiaires entre producteurs et consommateurs.

Production durable

Enfin, notre conscience pour la planète grandit. Nous savons tous que la planète s’épuise et que nous devons trouver des moyens de production durables, donc différents. L’agriculture doit renoncer aux volumes du passé, donc à tous les additifs, comme les pesticides, qui altèrent le produit ; d’où l’engouement pour le bio. Notre relation au monde animal évolue également ; le bien être des animaux commence à faire partie de nos préoccupations.

Au final, il s’agit moins de déconsommation, que d’un changement de mode de consommation. Les producteurs, distributeurs et industriels doivent donc s’adapter à cette nouvelle donne. Une aubaine plutôt qu’une menace. Pour qui saura s’adapter !

En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/030676278458-consommation-les-codes-ont-change-2120419.php#dmCrBs4sbD5xXxbL.99

Source : Consommation : les codes ont changé