
Corners, supérettes dédiées…: le plan de Carrefour pour accélérer dans le bio
Le distributeur installe des espaces dédiés dans ses hypers et multiplie les ouvertures de supérettes
C’est l’un des axes de son plan de transformation pour Carrefour, et Alexandre Bompard, PDG du distributeur, n’en démord pas. Il vise 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le bio en 2022, contre 1,3 milliard d’euros en 2017. Le groupe est sur la bonne voie: en 2018, le chiffre d’affaires du bio a progressé de 23 %, à 1,8 milliard d’euros.
Peu importe la concurrence de plus en plus vive, et les croyances de certains patrons d’enseigne, qui considère que le bio n’est plus un facteur de différenciation, dès lors que tous les distributeurs tentent de surfer sur la vague.
Carrefour accélère la mise en œuvre de son plan. Pour commencer, l’enseigne continue d’enrichir son offre. Elle présente désormais 3 000 références de bio, dont 800 sous la marque Carrefour, moins chère. L’objectif est à l’avenir d’en proposer 1000.
Carrefour a surtout déployé ses produits bio sur une multitude de formats, de l’hypermarché à la supérette de centre-ville. Dans 39 de ses hypers, le groupe a dédié, au cœur du magasin, 500 m2 aux produits bio. À l’hyper d’Écully, cet espace de couleur verte a pris la place des rayons d’électroménager et d’habillement que les clients délaissaient. Des produits en vrac y sont proposés, comme dans les enseignes spécialisées. Le premier espace de ce type a été lancé en juillet 2018, et 50 seront déployés dans des hypers d’ici à la fin de l’année.
Gain de parts de marché
Carrefour ouvre par ailleurs des magasins uniquement dédiés au bio, marchant sur les plates-bandes des enseignes spécialisées avec un argument de vente: le bio moins cher, grâce à l’importance des volumes mis en vente.
En centre-ville, le groupe déploie son enseigne Carrefour Bio. Ces supérettes, d’une surface de 200 m2 étaient 18 l’année dernière, et seront 40 à la fin de l’année. En périphérie, le groupe mise sur l’enseigne So’Bio. «So’Bio n’appartient véritablement à Carrefour que depuis avril, explique Benoît Soury, directeur du marché bio du groupe. Nous avons racheté 8 magasins. Ils sont aujourd’hui 12, et nous projetons d’autres ouvertures, même si nous n’avons pas d’objectifs chiffrés.» Et si l’occasion se présente, Carrefour ne s’interdit pas d’acquérir une autre enseigne spécialisée.
La concurrence est de plus en plus rude sur ce segment. Les distributeurs classiques sont tous à l’offensive. Ils prennent des parts de marché aux distributeurs spécialisés, tels Biocoop, Naturalia ou Bio c’ Bon. Leclerc a également ouvert 8 magasins Marché Bio spécialisés, et en prévoit 40 fin 2020. 60 espaces bio ont également été installés dans ses hypers. «L’offre reste le principal moteur de développement du bio, constate Nielsen. Chaque année, le consommateur se voit proposer 25 % de produits bio en plus.»
La part du bio dans la consommation des Français est d’un peu moins de 5%. Nielsen estime qu’elle pourrait atteindre 11 %. Ce qui laisse encore un peu de marge aux distributeurs pour accroître leurs ventes dans ces rayons.
Source : Corners, supérettes dédiées…: le plan de Carrefour pour accélérer dans le bio