Coronavirus : la Société des Bains de Mer de Monaco va se restructurer et prévoit des suppressions de postes
Première entreprise touristique privée de la Côte d’Azur, la SBM a annoncé vendredi un « plan de restructuration global », qui comprendra des départs volontaires et contraints. Plombée par la crise liée au Covid-19, elle emploie actuellement près de 4.000 personnes.
Privée de congrès, de clients en provenance de destinations lointaines et avec des hôtels à moitié vides durant l’été, la SBM vise une économie d’exploitation de 25 millions d’euros par an. « Dans ces 25 millions d’euros, il y a des économies qui ne sont pas la conséquence du départ, volontaire ou non, de personnel. On renégocie nos contrats d’assurance, avec tous nos fournisseurs, on supprime des consultants », a détaillé à l’AFP le président délégué Jean-Luc Biamonti.
Pour autant, des suppressions d’emplois sont inévitables, selon l’entreprise, qui gère les principaux hôtels et les casinos de Monaco, ainsi que 30 bars et restaurants. Leur nombre n’est pas encore défini, la direction souhaitant attendre les résultats des négociations prévues « dès les jours prochains ».
Les syndicats sous le choc
Une chose semble néanmoins acquise : le projet prévoira « un plan de départs volontaires ouvert aux plus de 57 ans à la condition essentielle d’un non-remplacement », et « un plan de départs collectifs » ou licenciements pour motifs de sureffectif et de réorganisation. « Malheureusement, il y aura des départs contraints mais on va essayer de les minimiser », a confirmé Jean-Luc Biamonti. Hôtels-restaurants, jeux et fonctions support : aucun département ne sera épargné.
Sous le choc, la vingtaine de syndicats représentés au sein de l’entreprise n’ont pas souhaité réagir immédiatement auprès de la presse et étaient en pleine analyse de la présentation faite par la direction, selon l’union des syndicats de Monaco (USM).
Sortie du rouge en 2018 et redevenue profitable juste avant la crise sanitaire, la SBM entend aussi « renégocier certains accords collectifs ou usages en vigueur » qui sont parfois « le reflet du passé » et « disproportionnés » au regard de la situation. L’entreprise a déjà affronté des passages à vide, mais « c’est beaucoup plus violent que les autres crises », a souligné Jean-Luc Biamonti. « Sur les cinq premiers mois, on a un effondrement terrible du chiffre d’affaires, chaque jour qui passe aggrave la situation et les mois qui viennent ne se présentent pas bien tant qu’on a cette menace sanitaire ».
La SBM, qui a le monopole des jeux à Monaco, est détenue par l’Etat monégasque (64,21 %), aux côtés du géant français du luxe LVMH, propriétaire des « Echos » (5 %) et du groupe de Macao Galaxy Entertainment (4,99 %). Elle exploite cinq palaces en Principauté : l’Hôtel Hermitage, le Monte-Carlo Beach, le Monte-Carlo Bay, le Méridien Beach Plaza et l’Hôtel de Paris, récemment rénové. Elle compte aussi 30 bars et restaurants dont cinq étoilés, comme « Le Louis-XV », dirigé par Alain Ducasse.