Covid-19 : bars, restaurants… comment distinguer les établissements qui ont le droit de rester ouverts ?

Placé en « état d’alerte maximale » face à l’épidémie de Covid-19, Paris va faire face à de nouvelles mesures restrictives à partir de mardi. Notamment la fermeture totale des bars. Les bars-restaurants seront-ils concernés par ces restrictions ? Les établissements ayant la licence IV devront-ils fermer ? Eléments de réponse.

Malgré de premières mesures sanitaires et le port obligatoire du masque, l’épidémie de Covid-19 est en pleine recrudescence dans la capitale. Les indicateurs poursuivant leur remontée, Paris et ses départements voisins sont désormais placés en état d’alerte maximale. Cela impliquera une fermeture totale des bars, a prévenu jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran.

Les restaurants ont en revanche obtenu un sursis. Le gouvernement va étudier les mesures sanitaires supplémentaires proposées par la profession avant de se prononcer. Et le détail desdites mesures sera connu ce lundi. Mais la différence entre bar et restaurant n’est pas toujours nette.

Quel sera le sort des bars-restaurants ou des brasseries servant de l’alcool ? « On ne peut pas s’appuyer sur des éléments précis pour faire la différence entre bars et restaurants, car il y a un tel mélange des genres dans la profession que c’est impossible de s’y retrouver », résume Franck Trouet, directeur général et porte-parole du GNI (Groupement national des indépendants de l’hôtellerie-restauration).

Pas de commande d’alcool sans nourriture

Un établissement détenteur d’une licence IV, l’autorisant à servir de l’alcool, peut aussi bien être un bar qu’un restaurant. « Et on ne peut pas non plus se baser sur le code NAF (ou Nomenclature des Activités Françaises, ex-code APE, NDLR) », ajoute Franck Trouet. Ce code classe les établissements dans la catégorie « débit de boissons » ou restaurant. « Mais de nombreux débits de boissons sont déclarés sous le code NAF des restaurants, qui peut être plus avantageux ».

La distinction se fait donc sur la base de la vente d’alcool. Soit une vente « à titre principal », soit à titre « exceptionnel ». On peut ainsi parler de bar dès lors qu’elle est l’activité principale de l’établissement concerné.

Pour leur part, les restaurants et brasseries sont des établissements pour lesquels la vente d’alcool est considérée comme une activité accessoire. En cas de contrôle, les agents de police s’assureront également que le client est assis et que la consommation d’alcool accompagne un plat.

Des bars menacés de fermeture définitive

Le couperet de « l’alerte maximale » étant tombé à Paris, les bars servant principalement de l’alcool n’ont donc pas d’espoir de pouvoir rester ouverts. « Cela ne change pas grand-chose : nous faisons 80 % de notre chiffre d’affaires après 22 heures, donc nous avons déjà dû fermer six de nos huit établissements. Ce n’était pas du tout rentable », a dit à l’AFP le patron de bars parisiens Benjamin Koskas. « La consommation debout dans les bars et la fête ne vont pas revenir avant des mois : on se demande comment on va survivre, sans aide pour couvrir nos charges fixes », se désole-t-il.

Les organisations professionnelles vont toutefois demander que les bars en mesure d’appliquer le protocole sanitaire renforcé puissent rester ouverts.

Course contre la montre pour les restaurateurs

Les professionnels de l’hôtellerie-restauration ont été reçus vendredi au ministère de la Santé. Leurs propositions de règles sanitaires renforcées vont être étudiées par Matignon dès ce soir puis soumises à la validation du Haut Conseil de la santé publique.

Ils ont proposé d’instituer une jauge indiquant la capacité totale d’accueil et qui pourrait être affichée sur la devanture des établissements. Au-delà de cette jauge, aucun client ne serait accepté à l’intérieur de l’établissement. Et l’attente éventuelle d’une table devrait se faire à l’extérieur. Parmi les autres propositions : le recueil des coordonnées des clients sur un cahier afin de les prévenir en cas de potentielle contamination et l’encaissement à table ont également été proposés.

« La profession a enfin insisté sur le fait que le seul critère qui devait être pris en compte pour décider qu’un établissement, quelle que soit sa nature (restaurant, brasserie ou bar), pouvait rester ouvert était sa capacité à respecter le protocole sanitaire ; et donc à asseoir sa clientèle en respectant les distances de sécurité. Aucun autre critère (classification, consommation ou non de repas ou d’alcool…) ne se justifie d’un point de vue sanitaire », précise le GNI.

Source : Covid-19 : bars, restaurants… comment distinguer les établissements qui ont le droit de rester ouverts ? | Les Echos