Le président de la République a mené vendredi 24 avril une réunion avec des professionnels du tourisme, dont des chefs étoilés. Emmanuel Macron privilégie la sécurité sanitaire. Pour autant, la survie et la relance de la filière sont un objectif essentiel. D’où de nouvelles mesures de soutien au bénéfice aussi des secteurs de l’événementiel, du sport et de la culture.

Les chefs étoilés qui ont mis une forte pression médiatique sur les pouvoirs publics afin de faire rouvrir sans tarder, à la fin du confinement, le 11 mai, les restaurants devront s’armer de patience.

Le président de la République qui a mené vendredi, en fin de matinée, une réunion avec des professionnels du secteur, dont certaines figures emblématiques – Darroze, Ducasse, Etchebest, Sarran, Savoy – et plus largement de la filière tourisme n’a pas encore lâché du lest.

Réétudier les calendriers de réouverture

« Rien ne serait pire que de faire une réouverture dans la précipitation », a notamment déclaré Emmanuel Macron, selon des propos rapportés par le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire à l’issue de cette réunion. Le gouvernement veut s’assurer des conditions sanitaires d’une reprise les plus optimales possible. Il renvoie donc une éventuelle décision à « la fin mai », a précisé le secrétaire d’Etat en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne . Les pouvoirs publics devront alors « réétudier les calendriers de réouverture ».

En attendant, a souligné Jean-Baptiste Lemoyne, le gouvernement confirme que « le tourisme est vraiment une priorité nationale », avec de nouvelles mesures de soutien à la filière, ainsi qu’aux secteurs de l’événementiel, du sport et de la culture.

Exonération de cotisations, une mission sur les loyers

Il a ainsi décidé d’appliquer une exonération de cotisations sociales aux TPE et aux PME – jusqu’à 250 salariés – de ces secteurs pendant la période de fermeture, de mars à juin. A l’adresse des autres entreprises, il est proposé la possibilité d’obtenir « des étalements longs » des charges sociales et fiscales reportées et, au cas par cas, de solliciter des annulations de dette en fonction de leur situation financière.

Par ailleurs, le gouvernement échangera avec les collectivités sur les modalités de report de la cotisation foncière des entreprises et d’exonération de la part forfaitaire de la taxe de séjour au titre de l’année 2020.

S’agissant des loyers, autre question sensible, les pouvoirs publics ont décidé que ceux dus aux « bailleurs nationaux », ainsi que les redevances d’occupation du domaine public seront annulés pour les TPE et PME. Bruno Le Maire a, par ailleurs, rappelé la mise en place d’une mission de médiation sur les loyers des commerçants, confiée à Jeanne-Marie Prost, la présidente de l’Observatoire des délais de paiement et ex-médiatrice nationale du crédit.

Fonds de solidarité étendu aux entreprises jusqu’à 20 salariés

A l’écoute des organisations professionnelles, le gouvernement a également décidé de maintenir le dispositif de chômage partiel après la reprise de l’activité de la filière tourisme, ainsi que celle des secteurs de l’événementiel, du sport et de la culture. De même, le fonds de solidarité leur restera ouvert au-delà du mois de mai. Son accès est élargi aux entreprises employant jusqu’à 20 salariés et réalisant jusqu’à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 10 salariés et un million d’euros jusqu’alors. Le plafond de l’aide est porté de 5.000 à 10.000 euros.

Au-delà des mesures d’urgence, il faut aussi « préparer la reprise ». Reprenant une proposition du patronat de l’hôtellerie-restauration, le gouvernement « travaille » sur la création d’un fonds d’investissement en faveur de la filière tourisme/loisirs, avec l’éventuelle participation des assureurs. Une concertation est enfin en cours dans le cadre du Comité de filière tourisme. Un « point d’étape » sera fait, sous la houlette du Premier ministre, lors d’un conseil interministériel du tourisme qui se tiendra le 14 mai.