
Covid-19 : Échange avec… Jean Louis Denis (Bardinet – La Martiniquaise)
En ces temps de crise sanitaire et économique, et dans le cadre de la préparation d’un n° spécial de B.R.A. Tendances Restauration sur les conséquences du Covid-19, nous publions en ligne une série de témoignages d’experts, de dirigeants et d’acteurs du secteur. Sentiment général, actions mises en place, avis et conseils : la restauration commerciale et son univers se livrent via notre magazine professionnel national. Propos recueillis par Anthony Thiriet et Anthony Denay
>> Aujourd’hui, échange avec… Jean-Louis Denis, directeur commercial Hors Domicile de BLM HD (Bardinet La Martiniquaise Hors Domicile).
● Quel bilan 2020 dressez-vous pour la RHF?
Jean-Louis Denis : Le bilan de l’année sera dramatique pour les professions du CHR. Maintenant, les conséquences ne sont pas les mêmes pour un chef d’entreprise et un salarié. De même, les situations sont différentes, entre Paris et la province par exemple, ou entre la gastronomie et la bistronomie. L’été fut assez exceptionnel: le dynamisme et la volonté des professionnels ont rencontré l’envie et l’enthousiasme des Français à sortir dans les restaurants et les bars. Mais si les affaires furent particulièrement bonnes en province et sur la côte Ouest, Paris et la Côte d’Azur ont connu un redémarrage plus lent, qui s’explique par l’absence de touristes étrangers, la poursuite du télétravail et le départ en vacances des Parisiens. L’extension des terrasses a toutefois été très bénéfique pour les CHR de la capitale. Au global, cette crise a accéléré la mutation digitale de la profession (cartes dématérialisées, click & collect…) face au protocole sanitaire et aux confinements. Avec le 2e confinement, le moral est atteint. Après tous les efforts consentis et la capacité d’adaptation dont a fait preuve la profession, le coup est rude et l’inquiétude monte. J’espère que la situation permettra une réouverture pour les fêtes de Noël et de fin d’année… mais l’avenir reste incertain. L’esprit d’entreprise qui infuse les métiers du CHR et l’attachement des Français à cette partie de notre patrimoine me permettent toutefois de croire que, grâce à notre volonté commune, le secteur se relèvera!« Grâce à notre volonté commune, le secteur se relèvera! » Jean-Louis Denis
● Comment votre groupe a-t-il vécu cette année?
J-L.D. : Bardinet La Martiniquaise Hors Domicile devrait accuser un recul de 25% de CA. Nous avons dû mettre nos équipes en chômage partiel au printemps, et de nombreux évènements auxquels nos marques sont associées ont malheureusement été annulés. Nous avons toutefois maintenu la création de 12 postes dans le cadre de l’évolution de notre portefeuille (reprise de Kraken, distribution des marques de Marie Brizard, (re)lance de Cutty Sar…). Pour cette fin d’année, nous orientons l’activité de nos équipes vers le réseau des cavistes avec lequel nos marques sont en plein essor (Rhums Depaz, Bally, Père Labat, Whiskies Glen Moray, Bushmills, Sexton, jus Caraïbos…). Malgré le contexte, nous avons voulu aller au bout du Bartenders Society Contest, réunissant Saint James et Caraïbos: les 10 nominés s’affronteront en live sur Internet. Cela nous permet de rester aux côtés de la communauté de bar et des bartenders en cette période délicate. Nous ne voulons pas poser le genou à terre! En outre, pour soutenir nos clients et sensibiliser les Français à leur situation, nous avons participé au mouvement national J’aime Mon Bistrot. Nous avons aussi mis en place une gestion «intelligente» de leurs encours pour éviter de les asphyxier, et développé des kits pour les établissements: solution hydroalcoolique, «tip box» pour encourager les clients à ne pas oublier les pourboires malgré l’accélération des paiements digitaux, ardoises digitales…● Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs CHR?
J-L.D. : Je n’ai que quelques messages simples à délivrer: développez votre stratégie digitale et votre VAE ; soyez un support pour vos distributeurs et partenaires ; soyez solidaires et coopératifs entre vous ; repensez votre offre en tenant compte de son attractivité et de son positionnement. Vous et nous, ne baissons pas les bras! Comme le disait Churchill (et tant d’autres): « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ! »Interview offerte à tous, à retrouver dans B.R.A. n°414 « Spécial Covid » (déc. 2020).
Propos recueillis par Anthony Thiriet et Anthony Denay – A retrouver en cliquant sur Source