Covid : les restaurants vont devoir tenir jusqu’au 20 janvier

L’horizon de la profession est désormais fixé, même s’il reste suspendu aux conditions sanitaires. Le secteur, très touché par le Covid, ne pourra compter pendant encore deux mois que sur la vente à emporter et la livraison ainsi que sur des dispositifs d’aide qui vont se muscler.

Ils n’entretenaient pas vraiment d’espoirs et savaient qu’ils ne connaîtraient pas le même sort que le commerce. Mais l’annonce, mardi soir, par Emmanuel Macron que la réouverture de leurs salles ne pourrait pas se faire avant le 20 janvier reste un choc pour les cafetiers et restaurateurs. Le secteur, très touché par la crise sanitaire, doit tenir près de deux mois supplémentaires en croisant les doigts pour que les conditions sanitaires soient bien réunies l’an prochain afin de voir ce calendrier respecté.

Leur sort dépend en effet d’un nombre de contaminations demeurant en dessous de 5.000 cas par jour. Laissés dans le flou lors de l’allocution présidentielle, les bars devraient finalement pouvoir recevoir à nouveau leurs clients à la même date, a indiqué, mercredi matin, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur Europe 1.

160 jours de fermeture

Au total, depuis le premier confinement, les établissements auront été fermés quelque 160 jours. Une éternité. Et ils ne pourront pas bénéficier à plein de la période traditionnellement faste de la fin de l’année, clé pour le secteur.

« Les acteurs de la restauration commerciale ne comprennent pas pourquoi ils sont ainsi montrés du doigt », constate François Blouin, le président fondateur du cabinet Food Service Vision .

« C’est une grande angoisse pour les professionnels. Mais un cap a été fixé. Si la date du 20 janvier ne nous fait pas plaisir, nous sommes des gens responsables. En revanche, les aides doivent vraiment être d’une dimension exceptionnelle », souligne Didier Chenet, le président du groupement patronal de l’hôtellerie-restauration GNI.

Pour accompagner cette fermeture prolongée, une nouvelle aide forfaitaire proportionnelle au chiffre d’affaires perdu a ainsi été annoncée pour les entreprises qui garderont portes closes jusqu’au 20 janvier. Avec un fonds de solidarité ouvert désormais à toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur nombre d’établissements. Elles auront le choix entre l’aide mensuelle de 10.000 euros ou une indemnisation forfaitaire représentant 20 % du chiffre d’affaires mensuel réalisé à la même période de l’année dernière.

« Nous souhaitons cependant que ce dispositif démarre dès novembre et pas seulement en décembre », indique Didier Chenet. La profession est aussi toujours en attente d’avoir des réponses sur l’épineux sujet des congés payés. Elle devrait être reçue la semaine prochaine par la ministre du Travail, Elisabeth Borne.

De fortes craintes

Les craintes sont fortes. Deux professionnels sur trois estiment que la fermeture actuelle peut condamner leur établissement, selon une enquête réalisée par les organisations patronales de l’hôtellerie-restauration, le GNC, le GNI, l’Umih et le SNRTC auprès de plus de 6.600 entreprises, dont 80 % de cafés, bars, restaurants.

Mais pour maintenir un minimum d’activité, les acteurs sont nombreux à miser sur la vente à emporter et la livraison. Food Service Vision estime que 5.000 à 10.000 établissements ont développé pour la première fois une offre de livraison dans le dernier mois.

Le cabinet évalue que les restaurants pratiquant la vente sur place comme à domicile peuvent préserver entre 20 et 60 % de leur chiffre d’affaires selon le type d’établissement, la restauration rapide étant bien sûr plus favorisée.

« On anticipe une forme de reprise fin novembre et en décembre avec des consommateurs qui devront manger sur le pouce alors qu’ils font leurs courses et des commerçants plus nombreux qui prendront des repas à midi. C’est aussi une période propice à une consommation festive. On peut imaginer que les Français auront envie de se faire plaisir et qu’à défaut de pouvoir sortir, ils feront venir le restaurant chez eux », espère François Blouin. Les restaurants gastronomiques fourbissent d’ailleurs déjà leurs armes pour proposer des plats de fête pour Noël et le jour de l’an.

Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Covid : les restaurants vont devoir tenir jusqu’au 20 janvier | Les Echos