Le marché des boissons rafraichissantes sans alcool (BRSA) pèse 4,5 Md€. Le chiffre peut paraître conséquent, pourtant les Français demeurent de petits consommateurs de boissons rafraîchissantes avec 65,5 litres par an et par habitant, se situant au 20e rang européen. Le potentiel est donc là. Pourtant, ces boissons à 90 % made in France sont prises en étau entre la volonté de réduire leur taux de sucre -tout en conservant une saveur agréable- et l’opprobre jeté sur les édulcorants.
« En France, les boissons allégées en sucres ne représentent que 20 % du marché total alors qu’au Royaume-Uni, où il n’y a pas de polémique autour des édulcorants, cette consommation est bien plus élevée », note Agathe Cury, la nouvelle directrice générale des Boissons Rafraichissantes de France (BRF). Probablement une des raisons pour lesquelles les industriels français investissent quelque 190 M€ par an dans la reformulation des recettes.
En France, le taux de sucre dans les BRSA a déjà été réduit de 12 % en moyenne depuis 2010 avec un engagement au niveau européen de diminution de 10 % d’ici à 2020. L’autre gros objectif vise à intégrer 25 % de PET recyclé dans les emballages des boissons d’ici à 2020. « Un travail engageant pour les entreprises car le PET recyclé apte au contact alimentaire a un coût significatif », souligne-t-elle.
Cet axe de travail s’avère d’autant plus important que le gouvernement Macron a fixé des objectifs très ambitieux en matière de recyclage des plastiques (recyclage de 100 % des plastiques sur tout le territoire d’ici à 2025, NDLR).
Ainsi, les principaux chantiers du syndicat sont le développement de nouveaux formats adaptés aux portions repères, la poursuite de la réduction de la teneur en sucre des boissons, l’arrêt de la publicité lors d’émissions ayant une audience composée à +35 % d’enfants de moins de 12 ans, sans oublier tout l’engagement de la profession concernant l’affichage nutritionnel en front pack. Sur le plan environnemental, les industriels poursuivent les actions afin de réduire leur consommation en eau, les transports, le poids des emballages, etc. « Un travail énorme est mené en très étroite collaboration avec les eaux minérales et les eaux de sources sur le tri afin que les Français acquièrent le bon geste. Une grande campagne avec Citéo est en cours d’élaboration afin de rappeler que chaque bouteille compte. Celle-ci devrait notamment cibler Paris et Marseille, les villes où les Français sont les plus mauvais trieurs.