L’optimisme est revenu chez les distributeurs grossistes de la RHD. Il faut dire qu’avec une croissance de 2,9 % constatée par Gira Foodservice en 2017 il y a de quoi retrouver le sourire ! Pour certains opérateurs, les progressions sont beaucoup plus élevées : + 7,5 % chez Coup de pates, + 6 % chez Pro à Pro, + 4,5 % chez Pomona… Avec des explications diverses selon les entreprises et les segments. Pour les uns, les opérations de croissance externe de années précédentes se mettent à porter leurs fruits ; pour d’autres, les réorganisations et/ou synergies engagées se traduisent dans les chiffres.
Quelques marchés porteurs (bières, spiritueux, entre autres) apportent également leur contribution positive à des activités qui restent néanmoins tributaires des fluctuations météorologiques et touristiques ainsi que des conséquences des mouvements sociaux…
Après les grandes manœuvres des dernières années, la configuration de notre Top 20 des réseaux reste quasi stable. Avec toutefois un événement marquant : la constitution juridique du groupe Sysco France, lequel regroupe les sociétés Brake France et Davigel. Cela se traduit d’ores et déjà dans notre classement. Reste désormais à réaliser la fusion opérationnelle, laquelle doit respecter des procédures de consultation des partenaires sociaux, qui devrait aboutir en 2019 et atteindre sa vitesse de croisière début 2020. Pour l’heure, les deux sociétés continuent de fonctionner de façon autonome ainsi que l’explique Jacques Déronzier, directeur général de Sysco France (p. 51).
Beaucoup d’éléments ont marqué les douze mois écoulés depuis notre dernier panorama du marché (états généraux de l’alimentation, loi Egalim en préparation, mise en conformité au RGPD, développement de l’e-commerce, supply chain de plus en plus verte, etc.). Au bilan global de cette année, soulignons 3 faits plus particulièrement. D’abord, le développement de l’omnicanalité, ensuite la course au modèle tri-températures et enfin la montée en puissance de modèles de distribution qui, s’ils demeurent essentiellement BtoC, s’ouvrent un peu plus chaque jour au BtoB, et, par là même, constituent une nouvelle forme de concurrence.
L’omnicanalité est clairement devenue la préoccupation des poids lourds du marché. Metro qui l’a affichée dans sa stratégie depuis plusieurs années déjà, vient encore de le confirmer. D’une part, sur le fond, avec le lancement de son format Compact store et avec son nouvel entrepôt ultramoderne de La Chapelle International, et, d’autre part, sur la forme : en abandonnant le terme cash & carry de sa dénomination sociale pour s’appeler tout simplement Metro France. Loin d’être anecdotique, cette terminologie vise à montrer que le groupe, à coté du cash & carry, réalise aussi de la livraison et de la vente en ligne. En ce qui concerne le modèle tri-températures, la course est désormais lancée. Pour Pomona, elle a commencé depuis quelque temps déjà avec la reprise d’une partie des sociétés du réseau Relais d’Or Miko et elle est appelée à s’accélérer désormais.
Éric Dumont, nouveau président du directoire de Pomona, reconnaît que le chantier sera long mais confirme : « Relais d’Or est la réponse tri-températures du Groupe Pomona. » Ce même cap stratégique, investissements à la clé, est affiché par Sysco France et Pro à Pro : pour le premier ce sera le moyen de se développer dans des gammes dans lesquelles il est peu ou pas présent, tels les fruits et légumes. Pour le second, le modèle tri-températures permettra de percer sur le segment de la clientèle de la restauration commerciale.