Derichebourg devient le premier actionnaire d’Elior

Le groupe de services à l’environnement et de services aux entreprises va détenir près de 20 % du numéro deux français de la restauration collective, en reprenant l’essentiel de la participation du cofondateur Robert Zolade. En s’installant chez Elior, Derichebourg se donne la possibilité d’élargir sa palette de métiers.

Coup de tonnerre dans le secteur de la restauration collective : le groupe de services à l’environnement et de services aux entreprises Derichebourg s’installe à la table d’Elior Group, devenant même son premier actionnaire.

Dans un communiqué publié ce jeudi, Derichebourg a annoncé s’apprêter à détenir 19,6 % du capital d’Elior, numéro deux français de la restauration collective. Un accord a été signé en vue d’en acquérir 14,7 % auprès de BIM, le holding du cofondateur Robert Zolade, et de Gilles Cojean, le président du conseil d’administration d’Elior et homme de confiance de Robert Zolade. Derichebourg, qui prendra possession de cette part de 14,7 % au plus tard le 30 juin, détient déjà 4,9 % achetés début 2022, les discussions avec Robert Zolade étant « très récentes » affirme le groupe.

Implication long terme

L’acquisition de ses actions se fera au prix de 5,65 euros par titre, assorti d’un éventuel complément de prix pouvant aller jusqu’à 1,35 euro par action, selon l’évolution du cours de Bourse d’Elior entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024. Dans un premier temps, Derichebourg devra débourser 143,22 millions d’euros, sur la base d’un capital composé d’environ 172,44 millions d’actions au 31 mars. BIM était alors le premier actionnaire d’Elior avec 18,66 % du capital, le flottant en représentant près de 71 %.

Derichebourg a souligné s’inscrire « dans une logique d’implication actionnariale de long terme et de soutien à la stratégie mise en place par le conseil d’administration d’Elior ». Un conseil que le groupe entend rejoindre puisqu’il demandera deux sièges.

Derichebourg aura donc son mot à dire, alors qu’Elior est en quête d’un directeur général depuis la démission surprise, début mars, de Philippe Guillemot , qui a rejoint le groupe parapétrolier Vallourec, au sein duquel il vient d’engager une restructuration lourde .

La nouvelle de l’installation de Derichebourg chez Elior, avec une position solide, a entraîné une chute de leurs cours de bourse respectif : le groupe de restauration collective a finalement perdu 4,88 % à la clôture d’Euronext Paris, à 2,88 euros, le titre Derichebourg plongeant de 14,37 %, à 7,53 euros.

Partenariats en vue ?

Alors que le groupe de services, contrôlé par le PDG Daniel Derichebourg et sa famille, a fait savoir qu’il n’entend pas lancer d’OPA sur Elior, pourrait se dessiner un rapprochement étroit entre les deux sociétés. Elles collaborent déjà dans le cadre d’appels d’offres multiservices, chacune y répondant selon ses métiers.

« La suite de l’histoire n’est pas écrite », déclare toutefois aux « Echos » le directeur financier de Derichebourg, Pierre Candelier, avant d’ajouter : « On va d’abord observer. »

L’an dernier, le pôle services aux entreprises – propreté, énergie, intérim, aéronautique – de Derichebourg a généré 871 millions d’euros de revenus pour un chiffre d’affaires total de 3,6 milliards d’euros. Le groupe en réalise l’essentiel dans le recyclage de déchets métalliques.

De son côté, Elior, qui a souffert de la crise sanitaire, est engagé dans un plan de redressement. Le groupe vient d’annoncer une perte nette de 266 millions d’euros au titre de la première moitié de son exercice 2021-2022. Il a décidé de réexaminer l’ensemble de ses contrats non rentables et de fermer son activité de repas industriels aux Etats-Unis, Preferred Meals, faute d’avoir trouvé un repreneur. D’octobre à mars, le chiffre d’affaires a recommencé à progresser de près de 20 % à 2,24 milliards, dépassant les attentes des analystes.

L’arrivée de Derichebourg ne devrait pas laisser indifférent Olivier Bertrand, le patron et propriétaire du groupe éponyme, numéro deux de la restauration commerciale en France. Ce dernier détient en effet, depuis fin 2018, 5 % du capital d’Elior environ via des instruments financiers. « Je crois plus que jamais à la convergence de la restauration collective et de la restauration commerciale », déclarait-il en février dans un entretien aux « Echos ». « J’ai du mal à partager cette conviction avec le management d’Elior », ajoutait-il. A l’époque, Philippe Guillemot était encore à la tête du groupe.

Par Christophe Palierse – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Derichebourg devient le premier actionnaire d’Elior | Les Echos