Elior s’envole de 25 % en Bourse, la relance à marche forcée paye

Sur le premier semestre de son exercice fiscal 2023-2024 décalé, le géant mondial de la restauration collective et des multiservices affiche un Ebita qui a plus que doublé en un an et un désendettement qui s’est accéléré. La cure drastique lancée par Derichebourg donne ses premiers résultats.

Des chefs d'Elior à la manoeuvre.
Des chefs d’Elior à la manoeuvre. (DR)

« Le loyer de la tour où Elior avait ses bureaux à la Défense coûtait 17 millions d’euros par an, pour une activité de plateaux-repas à 3 euros ! Cherchez l’erreur ! » Habitué à redresser des entreprises, le PDG d’Elior Group, Daniel Derichebourg, aime à citer, avec son franc-parler habituel, cet exemple qui résume bien son action depuis qu’il a pris les commandes du géant de la restauration collective et des multiservices à la mi-avril 2023.

Celui qui est fier d’être un autodidacte, issu d’un milieu modeste, n’a pas traîné pour faire les coupes indispensables à ses yeux, ne gardant dans la tour Egée que trois étages, et expédiant les équipes administratives, financières, juridiques, dans ses locaux de Derichebourg Multiservices (DMS), à Créteil. Exit aussi les clients à perte, les doublons, et les armées mexicaines.

« Elior était une grosse structure, avec trop niveaux hiérarchiques – ce qui empêchait les équipes à la base de se connaître et d’échanger – et avec des dirigeants aux lourds émoluments », poursuit Daniel Derichebourg, qui n’a pas hésité à pousser vers la sortie toute l’ancienne équipe de direction.

Elagages en série

Les effets de ces coupes franches se révèlent dans les résultats du premier semestre de l’exercice fiscal 2023 – 2024 décalé, clos au 31 mars 2024, avec un chiffre d’affaires de 3,12 milliards d’euros, en croissance organique de 5,9 % par rapport à la même période de l’exercice précédent, un Ebita ajusté qui a plus que doublé en passant à 100 millions d’euros, contre 41 millions d’euros, tandis que l’endettement net financier a été réduit de 137 millions d’euros sur ce semestre.

Ces résultats ont été plus que salués à la Bourse de Paris à l’ouverture ce jeudi matin, le titre Elior s’envolant de 25 %.

De nouveaux contrats captés. 

De nouveaux contrats captés. DR

« Le groupe est maintenant plus agile et efficace, le développement commercial est soutenu malgré un contexte d’incertitude, les coûts ont été rationalisés, et les efforts de désendettement vont être poursuivis », observe le PDG, qui vise sur l’ensemble de l’exercice 2023-2024 une croissance organique du chiffre d’affaires entre 4 % et 5 % et une marge d’Ebita ajusté d’au minimum 2,5 %.

Nouveaux contrats

D’importants contrats ont été signés ou renouvelés en restauration collective, tel le siège de Dassault Aviation en France, les salons de l’aéroport international de Leeds-Bradford au Royaume-Uni, la banque BNL Aldobrandeschi en Italie, la Fondation La Caixa en Espagne, The Thomas Jefferson Foundation aux Etats-Unis, Boeing en Inde, où le groupe veut accélérer son expansion. Idem dans les Multiservices avec, dans l’Hexagone, le Disney Hotel, Edvance (Groupe EDF), l’hôpital Ambroise-Paré, ou la ville d’Argenteuil.

Au total, le chiffre d’affaires en restauration collective s’élève à 2,3 milliards d’euros pour le semestre, en hausse de 5,7 % par rapport à il y a un an, et la progression est la même dans les multiservices, avec 823 millions d’euros, en croissance organique de 6 %. Les synergies jouent au sein des deux branches d’Elior, comme entre Elior Group et Derichebourg Multiservices.

Acquisition à Hong Kong

« Nous avions Airbus comme client pour des prestations d’ingénierie et d’assemblage en Espagne avec DMS, on l’a récupéré en restauration collective avec Elior. Nous nous servons de nos deux filiales comme de portes d’entrée pour capter de nouveaux marchés et nous comptons sur de nouvelles opportunités commerciales en élargissant encore nos services, par exemple à la télésurveillance, à l’accueil », explique le PDG, qui a décidé aussi de mettre en compétition les différents pays d’implantation du groupe.

Il vient notamment d’acquérir DCK Catering, une société de restauration scolaire basée à Hong Kong, pour renforcer ses positions sur le marché de la restauration collective en Asie.

Par Martine Robert – A retrouver en cliquant sur Source.

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/derichebourg-poursuit-a-marche-forcee-la-relance-delior-2095060