
En 2021, La foodtech européenne signe le grand remix de la livraison alimentaire selon DigitalFoodLab
Après un an de stagnation, la FoodTech est en plein essor en Europe, dans toutes ses composantes (de l’agriculture aux produits alimentaires du futur en passant par la livraison) mais aussi dans la plupart des pays. Les investissements ont atteint 9,5 milliards d’euros dans les startups européennes de la FoodTech en 2021. C’est 3 fois plus qu’en 2020. La part de l’Europe dans l’écosystème mondial de la FoodTech est passée à 20 % (contre 12 % en 2021), un niveau qu’elle n’avait jamais atteint auparavant. Le nombre de levées augmente lui aussi en quantité (80 % de transactions de plus de 1 M€ en plus) et en taille : l’investissement médian a doublé pour atteindre 1,8 M€. Les investissements dans les startups de livraison de courses sont le principal contributeur à cette croissance. Si une grande partie de cet argent est allée aux startups de quick-commerce, bien d’autres manières de repenser la façon dont nous faisons nos courses ont attiré des capitaux. La vitesse à laquelle cet écosystème se développe est sans précédent et son impact est loin d’être marginal. « Les investissements sont la seule donnée fiable et comparable dont nous disposons concernant les performances des startups. » tient à préciser Matthieu Vincent, cofondateur de DigitalFoodLab.
Réinventer la livraison alimentaire et de courses : le nouveau défi de la foodtech européenne ?
L’écosystème foodtech mondial et européen comprend de nombreux domaines : AgriTech, Food Science, Food Service, Livraison, Supplychain et les services aux consommateurs. En Europe, le secteur de la livraison attire, à lui seul, 6,1 milliards d’euros, suivi par la Food Science (innovation alimentaire comme la viande de synthèse) qui capte 950 millions d’euros et du Food Service (gestion des restaurants, réservation à distance, etc) qui récolte 881 millions d’euros.
Le secteur de la livraison a ainsi bénéficié de 67 % du montant total investi dans l’écosystème à lui seul cette année. La livraison en 10 à 15 minutes est une réelle différence apportée par les acteurs du quick commerce (Gorillas, Flink, Cajoo…) par rapport aux distributeurs traditionnels même si le drive a surperformé et est entré dans les habitudes d’achat des consommateurs. Nombreux sont ceux qui ont découvert ces services durant la pandémie et ont trouvé ces outils digitaux beaucoup plus simples à utiliser qu’ils ne le pensaient et surtout beaucoup moins risqué que de se rendre en point de vente, compte tenu du contexte sanitaire. Le fait que leur rentabilité soit aujourd’hui établie et la diversité des modèles économiques possibles attirent de nombreux investisseurs. Pour preuve, l’absorption de Frichti par l’allemand Gorillas, prouve que le marché est en pleine concentration et qu’il s’appuie aussi sur 3 piliers essentiels pour tendre vers une rentabilité tangible :
- Premier pilier à exploiter, pour y parvenir, selon Matthieu Vincent, le développement de la marque distributeur (MDD). En développant leurs propres produits, et en s’approvisionnant directement auprès des producteurs, le quick commerce va gagner de sérieux points de rentabilité.
- Deuxième pilier à envisager, le « retail media » les utilisateurs plébiscitent particulièrement le e-commerce pour faire leurs courses alimentaires, la mise en avant des marques partenaires sur les sites permettra aux acteurs de la livraison de courses de dégager une rentabilité sur le secteur de la publicité alors qu’il a connu une croissance notable de 41 % en 2021 (Source : 26e édition de l’Observatoire de l’e-pub). Ce dernier permet aux marques un fort retour sur investissement compte tenu de la fréquentation très régulière, voire quotidienne, de ses sites.
- Enfin, le troisième pilier concernera bien sûr la maîtrise de la data : un élément clef qui permettra à la fois de diminuer le coût d’acquisition client et surtout de favoriser le taux de réachat, en misant sur la fidélisation qui reste un élément clef en cette période particulière où le client recherche les promotions et la meilleure valeur perçue possible sur ce marché où l’instantanéité domine.
Frichti everyday : la (nouvelle) marque distributeur de l’acteur de la foodtech tout nouvellement absorbée par Gorillas qui propose des plats préparés depuis son laboratoire central à la crèmerie, l’épicerie… Laquelle est ensuite distribuée depuis les dark stores répartis sur le territoire.
Parallèlement, les marques de restaurants virtuels ont souffert de l’assouplissement des restrictions sanitaires. En effet, durant la pandémie, l’offre a largement augmenté. Il s’agit de voir quels modèles subsisteront à l’avenir. Au contraire, les cantines virtuelles telles que Foodles ont pu se préparer au « boom » de la demande dont elles bénéficient actuellement, alors que le télétravail tend à se généraliser dans les années à venir avec 2 à 3 jours passés à la maison en 2025. Le marché des meal kits et des frigos connectés devrait donc connaître un nouveau rebond dans les années à venir, dans ce contexte.
« Le nombre d’acteurs gérant des cuisines partagées (dark kitchens) en Europe est extrêmement limité par rapport aux États-Unis. » Matthieu Vincent, cofondateur de DigitalFoodLab.
Par rapport aux années précédentes, une différence est frappante : la quasi-absence de tendances où l’écosystème européen de la FoodTech est à la traîne. Bien que l’Europe ne soit pas encore un leader dans la plupart des domaines, elle y compte au moins une poignée de startups pertinentes et qui pourraient à terme devenir des leaders. Pour l’écosystème dans son ensemble, cette évolution est très positive, conclut l’étude. Si les sujets de court terme et déjà matures comme les nouvelles marques ou la livraison de plats de restaurants séduisent les investisseurs, pour les autres sujets « hype » (la culture cellulaire, la fermentation, les robots en cuisine…) un long chemin est à parcourir encore avant d’avoir un impact réel sur le consommateur, conclut l’étude.
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Par Pascal Perriot Web Manager
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