
En Italie, un hôtel devenu l’emblème de la flambée des prix de l’énergie
Une chaîne hôtelière historique des Pouilles, Cairoli Hotels, se retrouve contrainte de cesser son activité à cause de la multiplication par six de ses factures mensuelles de gaz et d’électricité. Son cas fait le tour des médias italiens pour illustrer la flambée des prix de l’énergie.
« Il faut prendre des mesures de temps de guerre, sinon les familles puis les entreprises vont s’effondrer, comme cela nous est arrivé. » Ce « nous », c’est Cairoli Hotels et son directeur général, Attilio Caputo. Son cri de détresse trouve un écho dans tous les médias italiens et en particulier dans le « Corriere della Sera ». Il est devenu le visage incarnant la « flambée des factures énergétiques » qui frappe durement la Péninsule.
Le quotidien milanais relate ainsi le cas de cette chaîne hôtelière des Pouilles, active sans interruption depuis soixante ans, désormais contrainte de fermer ses quatre établissements, mettant au chômage technique 275 salariés. « Le coût des factures est exorbitant », explique Attilio Caputo. « Nous sommes passés en un an de 100.000 euros par mois à près de 600.000. Nous ne pouvons plus continuer malgré les aides fiscales du gouvernement et le fait que nous ayons déjà recours à des panneaux solaires pour économiser le maximum d’énergie. »
« La tempête parfaite »
Derrière le cas de Cairoli Hotels, tout le secteur hôtelier appelle le gouvernement à l’aide. Après la pandémie de Covid qui a mis à terre le tourisme pendant deux ans, 2022 devait représenter le retour à la normale. Tout juste après le début du conflit en Ukraine, Maria Carmela Colaiacovo, présidente de Confindustria Alberghi, tirait déjà la sonnette d’alarme. La part du chiffre d’affaires des hôtels consacré au paiement des factures de gaz et d’électricité devrait bondir de 5 % en 2019 à au moins 20 % cette année.
« La situation est désormais insoutenable pour un secteur sur lequel s’est abattue la tempête parfaite », explique le « Corriere della Sera ». Après la pandémie, la guerre en Ukraine les a privés des fortunés touristes russes, et provoque maintenant une flambée des prix de l’énergie. « L’inquiétude et l’amertume résument notre état d’esprit », commente Attilio Caputo. « Nous ne fermons pas à cause d’erreurs que nous aurions commises. C’est comme si l’Etat nous frappait avec une taxe de 500 %. Cette urgence doit être résolue au plus vite, et au niveau européen. » Elle sera la première à laquelle devra s’atteler la future présidente du Conseil, Giorgia Meloni.
Par Olivier Tosseri (Correspondant à Rome) – A retrouver en cliquant sur Source
Source : En Italie, un hôtel devenu l’emblème de la flambée des prix de l’énergie – Les Echos