État des lieux et perspectives du bio dans la restauration hors domicile

En novembre 2019, l’Agence du Bio publiait son « État des lieux du bio en restauration hors domicile. Un an après la promulgation de la loi EGalim », qui présente les résultats des enquêtes exclusives Agence BIO/ CSA Research, AND International menées auprès des acteurs de la restauration collective et commerciale. L’occasion pour nous de partager avec vous ces chiffres clés et les perspectives de développement du bio en restauration collective (dans cette première partie) et en restauration commerciale (dans un second article à suivre sur notre page Vivalya).
Le bio dans la restauration collective : la transformation est enclenchée
 
Première constatation de l’Agence bio : les objectifs de loi EGalim, qui vise l’utilisation de 50% de produits de qualité ou durables, dont 20% de produits bio, dans la restauration collective à caractère public à partir du 1er janvier 2022, ont été pleinement intégrés en 2019. Avec +29% vs +15%, la croissance en valeur des produits bio en restauration collective est plus forte que le marché des produits bio en général en France. Une première depuis plusieurs années ! Par ailleurs, la part de restaurants collectifs ayant introduit du bio est en forte augmentation (65%), notamment dans la restauration scolaire (86%).
Une réponse aux attentes des Français
 
Alors que 85% des parents souhaitent que leurs enfants mangent bio à la cantine, 74% des actifs aimeraient également en bénéficier sur leur lieu de travail, 76% à l’hôpital, 74% en maison de retraite et 69% en centre de vacances. Une attente forte qui contribue également à dynamiser le marché : le bio a ainsi réalisé 320 millions de chiffre d’affaires en 2018 (4,5% du marché), en croissance de 28% par rapport à 2017.
Les chiffres clés : qui, quoi et comment introduit du bio
 
86% des cantines scolaires servent désormais du bio aux enfants, suivies par 58% des restaurants d’entreprise et 38% dans le domaine de la santé et du social. Sans surprise, le bio est plus présent dans le secteur public (78% vs 65% de l’ensemble des établissements).
36% des établissements introduisent des produits en conversion vers l’agriculture biologique, un signal positif envoyé à la filière agricole. 72% des produits bio offerts sont d’origine française et 50% d’origine régionale, ce qui montre une prise en compte globale par les acheteurs de l’impact sur l’environnement et l’économie locale.
Pour valoriser leur offre bio, les cantines choisissent d’introduire le bio dans des plats entièrement bio (64%), sous un label 100% AB (38%) ou dans des menus entièrement bio (34%).
Les produits frais restent en tête des produits bios achetés en restauration collective : 90% des établissements introduisent des fruits bio, 82% des légumes bio et 76% des produits laitiers bio.
Les freins… et les solutions
 
Si 81% des établissements estiment que le bio a engendré un surcoût, ils sont 65% à avoir tenté de le limiter en améliorant leur gestion et en remaniant leurs menus : 88% ont limité le gaspillage, 71% ont acheté davantage de produits bruts, et 69% ont introduit des plats ou des repas végétariens. Dans ce sens, nous pouvons rappeler que depuis le 1er novembre 2019, la loi impose l’introduction d’un menu végétarien par semaine dans les cantines scolaires – une mesure expérimentale sur deux ans qui leur permettra de s’adapter en douceur.
L’approvisionnement de proximité plébiscité
 
Pour l’approvisionnement de leur établissement de restauration collective, 73% des décideurs encouragent l’achat de produits bio de proximité et 83% utilisent le critère de « performance en matière d’approvisionnement direct des produits de l’agriculture » (critère « circuits courts »). Ces critères montrent un engagement en faveur du « made in France » et des relations privilégiées avec les producteurs.
Les perspectives 2020
 
Selon l’Agence Bio, 22 % des établissements projettent d’introduire du bio en 2020 alors qu’ils ne le faisaient pas en 2019, et ce de façon certaine pour 8 % d’entre eux. Le bio est ainsi en progression dans tous les types de restauration collective, sauf dans le secteur sanitaire et social.

Source : État des lieux et perspectives du bio dans la restauration hors domicile (1/2) – Tokster