
Ex-patron de Zara et « meilleur CEO du monde » : qui est Pablo Isla, le futur président de Nestlé ?
Nestlé mise sur l’ex-dirigeant d’Inditex, pour la suite de sa longue histoire. L’Espagnol prendra la présidence du groupe 2026, avec pour mission d’accompagner un recentrage vers les marques fortes et de restaurer la rentabilité du géant mondial de l’alimentation.
Si Nestlé cherchait la discrétion, la compagnie a trouvé son homme. L’annonce de l’arrivée de l’Espagnol Pablo Isla à la présidence du géant suisse de l’agroalimentaire sonne comme un gage d’efficacité et de calme.
A 61 ans, ce dirigeant a déjà largement fait ses preuves. S’il est peu connu du grand public, il a en revanche le respect du monde des affaires et sa gestion à la tête du groupe Inditex, propriétaire de Zara, lui a valu d’être plusieurs fois sacré meilleur CEO du monde par la Harvard Business Review.
Il prendra la succession du vétéran Paul Bulcke à la présidence du conseil d’administration de Nestlé lors de la prochaine assemblée d’actionnaires, le 16 avril 2026, avec pour mission de poursuivre le retour aux sources, aux côtés du directeur général, le Français Laurent Freixe, aux manettes depuis septembre 2024.
Ténacité méticuleuse
Entré au conseil d’administration de Nestlé en 2018, Pablo Isla connaît la maison. Vice-président depuis 2024, il sait que sa nomination – et demain sa prise de fonction – intervient dans un moment de doute pour le groupe, fragilisé par un contexte géopolitique incertain. Les consommateurs se tournent vers des marques moins chères. La maison aussi est secouée par les polémiques autour des eaux minérales de sa filiale Nestlé Waters et l’épée de Damoclès sur Perrier, menacé de perdre son titre d’eau minérale naturelle.
Il en faudrait plus pour l’impressionner. Pablo Isla s’est taillé une réputation de ténacité méticuleuse, durant ses années chez le géant mondial du prêt à porter Inditex. Arrivé comme directeur général d’Inditex en 2005, il avait su conquérir la confiance du fondateur de l’empire du prêt à porter, Amancio Ortega qui, en 2011, lui confiait les clés et le nommait à la présidence du groupe.
Tout semblait pourtant séparer le vieil autodidacte galicien qui avait bâti son empire à l’instinct, et ce Madrilène de bonne famille sorti d’école de commerce qui allait dérouler des business plans. Et pourtant, les deux hommes avaient su partager la même passion austère pour le travail, sans effusions ni grands discours.
Aux commandes du paquebot
Aux commandes du paquebot Inditex, Pablo Isla a réussi au-delà de toutes les espérances. Il a su maintenir la croissance tout en réinventant le groupe pour mieux prendre le virage du commerce en ligne. Au passage, il a aussi creusé l’écart face à la concurrence, grâce à l’efficacité logistique sans cesse affinée qui permet à Zara de pouvoir dessiner des collections, les fabriquer et les mettre en magasin aux quatre coins du monde, en quinze jours.
Il avait quitté le groupe en 2022, après l’avoir mis sur les rails de la croissance au sortir de la pandémie. Il passait le relais à Marta Ortega, la fille du fondateur de Zara, en empochant au passage un bonus de 23 millions d’euros, en plus de 55 millions d’euros en actions et 9 millions en plans de pension.
Depuis lors, la question était de savoir où il allait rebondir. Avant d’arriver chez Zara, l’homme était déjà passé, à différentes fonctions, par de nombreux secteurs, depuis Banco Popular, ou puis le géant du tabac Altadis qu’il dirige de 2000 à 2005.
Depuis son départ d’Inditex, ce patron star en Espagne n’avait pas donné de piste, mais il est resté très éclectique. Consultant pour le fonds britannique Cinven, il a aussi surpris en se lançant dans la production de films. Après trois ans de suspense, la réponse se trouvait donc chez Nestlé.
Par Cécile Thibaud (Correspondant) – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/ex-patron-de-zara-et-meilleur-ceo-du-monde-qui-est-pablo-isla-le-futur-president-de-nestle-2171926