
Fitness : le marché des salles de sport en pleine ébullition
La consolidation se poursuit dans un secteur dynamique mais où les indépendants peinent à lutter face aux mastodontes comme Basic-Fit ou Fitness Park. En parallèle, les rachats de réseaux se multiplient, notamment à Paris.
Septembre est bientôt là, et avec lui son cortège de nouveaux adhérents dans les salles de sport. Avec le mois de janvier, lui aussi propice aux bonnes résolutions, la période est cruciale pour les acteurs français du fitness, qui bataillent pour attirer cette clientèle. Avec, en toile de fond, une recomposition d’un secteur que beaucoup jugent peu mature, et donc à fort potentiel.
Estimé à environ 10 %, le taux de pénétration du fitness en France reste faible par rapport aux pays scandinaves, et très éloigné des Etats-Unis (où ce taux est supérieur à 20 %). Les promesses de croissance sont nourries par un fort intérêt des plus jeunes – souvent pour une question d’apparence physique – couplé à une assiduité plus importante que leurs aînés.
Au premier semestre, « la fréquentation est en hausse de 8 %, pour une augmentation globale du chiffre d’affaires de 6,2 % », indique Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sports et Cycle. Et même si le marché reste volatil, avec de nombreuses résiliations qui forcent les clubs à renouveler sans cesse leur base d’adhérents, il reste une cible de choix pour les investisseurs.
Un secteur peu professionnalisé
Une forme de consolidation est d’ailleurs en cours depuis plusieurs années. « C’est une tendance normale dans un secteur extrêmement fragmenté et peu professionnalisé », estime un cadre d’un fonds d’investissement. Face à la montée en puissance des grandes chaînes, difficile pour les indépendants de lutter.
« Si on caricature, on a un indépendant qui gère une salle par passion, et qu’il n’a pas les moyens ou l’envie d’optimiser. En face, on a des Basic-Fit ou des Fitness Park, avec tous leurs process et la puissance de leur réseau. La compétition est assez inégale », résume un expert du secteur.
La crise sanitaire, qui a mis à l’arrêt le secteur pendant plus d’un an, n’a pas arrangé les choses pour les petits acteurs, soutenus par les pouvoirs publics mais qui doivent, depuis, rembourser les aides. « Tandis que Basic-Fit a pu se refinancer en profitant des taux bas et que Fitness Park avait levé des fonds juste avant la crise », rappelle un ancien banquier d’affaires.
Très gourmands en énergie, les clubs de sport ont ensuite subi de plein fouet la hausse des prix consécutive à la guerre en Ukraine, ce qui n’a pas arrangé leur situation.
Des fonds préparent leur sortie
Pour les groupes intégrés ou les grands réseaux de franchisés, la route est grande ouverte. Car en plus des potentielles reprises d’établissements en difficulté, les nouvelles salles de sport continuent de fleurir. C’est le cas dans les centres-villes, où le nombre de locaux commerciaux disponibles grandit et où les loyers baissent. Mais aussi ailleurs, puisque de nombreux trous dans la raquette subsistent, notamment dans les petites communes.
En parallèle, les rachats de réseaux se succèdent, sous l’effet d’un autre phénomène. « Juste avant le Covid, le secteur avait le vent en poupe, les banques suivaient les yeux fermés. Beaucoup de fonds ont investi, avec un horizon d’environ cinq ans. Sauf que la crise est passée par là, et ces fonds ont ensuite eu besoin de deux années ‘normales’ pour pouvoir sortir. C’est pour cela que beaucoup d’opérations se font maintenant », décrypte un expert du secteur.
Depuis le début de l’année, plusieurs rachats de réseaux ont ainsi eu lieu. Wellness, positionné sur le segment premium, est par exemple passé aux mains du fonds Waterland au mois de février.
Au mois d’août, le fonds Ciclad est, lui, devenu actionnaire majoritaire du groupe Episod, qui exploite également des salles de sport premium à Paris. Tandis que les Cercles de la Forme, l’un des plus importants réseaux de la capitale, ont été rachetés à Montefiore Investment par le groupe montpelliérain Wellnest Society… qui entend bien poursuivre ses emplettes dans la capitale.
Par Yann Duvert – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/fitness-le-marche-des-salles-de-sport-en-pleine-ebullition-2183214