
Grève : désertés, les commerces et restaurants parisiens à la peine
La mobilisation contre la réforme des retraites entre dans sa troisième semaine, et certains secteurs d’activité commencent à souffrir de la grève. A commencer par le commerce et la restauration, notamment à Paris, où les transports en commun sont très perturbés.
Noël approche mais l’ambiance n’est pas à la fête pour les commerçants. Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites entre dans sa troisième semaine, certains secteurs d’activité commencent à souffrir de la grève. A commencer par le commerce et la restauration, pour lesquels la période est cruciale.
Dans la capitale particulièrement, où les lignes de métro et de bus sont quasiment toutes à l’arrêt et où les tarifs des VTC explosent, les Parisiens désertent les terrasses comme les magasins. Une baisse de fréquentation difficile à encaisser, d’autant que le scénario se répète : il y a un an, les manifestations de « gilets jaunes » contre la politique sociale du gouvernement – émaillées de violences – avaient déjà fait fuir touristes et badauds.
Chute du chiffre d’affaires des commerçants
Les signaux sont au rouge pour les commerçants : selon Procos, la fédération du commerce spécialisé, ceux situés en région parisienne ont accusé des baisses de chiffres d’affaires de 25 % à 30 % la semaine dernière. De son côté, le Conseil du commerce de France (CdCF) a quantifié la chute d’activité à 20 % en Ile-de-France, tous secteurs confondus, avec des métiers particulièrement touchés : parfumeurs, magasins de jouets, chocolatiers.
Même constat du côté de la CCI Paris Ile-de-France. Neuf commerces sur dix déplorent une baisse de la fréquentation et de chiffre d’affaires, allant jusqu’à 60 % pour certains. S’ajoute à cela un bouleversement de leur organisation, nombreux étant les employés qui ne parviennent pas à rejoindre leur lieu de travail.
La fréquentation des centres commerciaux est également en baisse de 4 % depuis le 5 décembre par rapport à la même période de l’année dernière, selon l’indice Quantaflow pour le CNCC. Cette dégradation est plus marquée en Ile de France (-5 %) que dans les autres régions (-3,4 %).
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« Catastrophe » pour les restaurants
C’est la « catastrophe » pour les cafés et restaurants parisiens qui réalisent une grosse part de leur chiffre d’affaires annuel pendant les fêtes de fin d’année, selon les responsables du secteur. Franck Delvau, coprésident de l’UMIH en région parisienne, confirme que la plupart des restaurants parisiens ont accusé des baisses de 50 à 60 % de leur chiffre d’affaires par rapport à la même période de l’an dernier.
« Non seulement plus aucun événement, conférence, séminaire… ne va se tenir d’ici à la fin de l’année, mais il y a un nouveau phénomène : nous n’avons plus du tout de réservations, affirme-t-il. Une fois rentrés chez eux après une journée de galère, les gens n’ont pas envie de ressortir le soir ».
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Coup de pouce gouvernemental
Dans ce contexte, le gouvernement a décidé la semaine dernière de réactiver le plan de soutien au commerce et au tourisme, qui avait été mis en place à la suite du mouvement des « gilets jaunes ». Ce dispositif prévoit notamment des mesures d’étalement fiscal pour les commerces en difficulté.
La Ville de Paris a également accordé un coup de pouce financier aux commerçants et restaurateurs en annonçant, jeudi, le déblocage d’une aide de 2,5 millions d’euros, à travers une exonération totale des droits de terrasses et d’étalages pour le mois de décembre.
Stable en dehors de Paris
Sur le plan national, même galère pour l’hôtellerie-restauration. Depuis le début du mouvement social, « on est à -30 % de chiffre d’affaires pour les hôtels, -35 % pour les traiteurs-organisateurs de réceptions, -40 % pour les cafés-bars et -45 % pour les restaurants, selon une rapporte Franck Trouet, porte-parole du syndicat GNI-Synhorcat.
En revanche, les commerçants s’en sortent mieux, en dehors de la région parisienne…..
Cette situation de paralysie n’alerte cependant pas les économistes pour le moment. Ni la Banque de France, ni l’Insee ne se montrent inquiets des conséquences des grèves sur la croissance du quatrième trimestre.
Extrait de l’article de Leïla Marchand à retrouver en cliquant sur Source ci-dessous
Source : Grève : désertés, les commerces et restaurants parisiens à la peine | Les Echos