« Hyatt doit être connu en France » : l’appétit tricolore du géant américain des hôtels
Le groupe américain Hyatt souhaite « doubler de taille » en Europe lors des cinq prochaines années. Il souhaite notamment se développer en France, et son plan est déjà sur la table.
Les Jeux Olympiques approchent, et Hyatt se frotte les mains. Contrairement à beaucoup d’hôteliers parisiens, qui se disent déçus par le niveau de réservations pendant l’été, le groupe américain estime que la compétition aura un effet positif sur son activité. Au Hyatt Regency, situé porte Maillot, 90 % des chambres (sur un millier) ont été réservées par des clients en lien avec les Jeux (comité d’organisation, sponsors). Même tendance dans ses autres établissements parisiens, qui s’attendent à des taux d’occupation satisfaisants.
De quoi conforter ses ambitions en France, où la chaîne hôtelière ne compte pour l’instant que 10 hôtels (dont le Martinez à Cannes et l’hôtel du palais à Biarritz). L’idée étant de renforcer son maillage en visant les « villes secondaires » comme Lyon, Marseille ou Montpellier.
Cette stratégie doit lui permettre d’étoffer son offre pour ses clients étrangers qui visitent la France – en particulier les 46 millions de membres de son programme de fidélité -, mais aussi d’accroître sa notoriété. « Si nous voulons que les Français voyagent dans nos hôtels à l’étranger, nous devons être connus en France », résume Javier Aguila, président EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) d’Hyatt.
Possibles acquisitions
Un plan qui s’applique plus globalement à l’Europe, où le groupe « veut doubler de taille dans les cinq années à venir », assure le dirigeant. Partout sur le continent, les villes secondaires seront ciblées, et elles pourraient concerner plus de 60 % des nouvelles ouvertures, selon certaines sources. Les implantations « traditionnelles » pourront être suppléées par des acquisitions ciblées, comme des petits groupes hôteliers, y compris en France.
En d’autres termes, Hyatt entend faire voyager ses clients « des Etats-Unis vers l’Europe, et de l’Europe vers le reste du monde », poursuit Javier Aguila. Avec l’idée, comme ses concurrents, de les fidéliser et les garder dans son écosystème.
Cette approche répond également à l’évolution de l’industrie du tourisme, et du groupe lui-même. Autrefois centré sur le voyage d’affaires, Hyatt accueille désormais beaucoup plus de clients « loisirs ». Et les tendances à long terme tendent à le confirmer. « Les priorités des gens ont changé. La nouvelle génération préfère voyager que s’acheter une voiture », résume le dirigeant.
Le « bleisure » dope l’activité d’Hyatt
Au premier trimestre, Hyatt « a enregistré plus de 31.000 demandes de Réunions, Conférences et Expositions (MICE) en Europe », soit une hausse de 8 % par rapport à l’an dernier. « Le bleisure, qui combine affaires et loisirs, a été l’un des principaux moteurs de l’essor des réservations de voyages d’affaires après Covid, et c’est une tendance qui ne devrait pas se ralentir », estime le groupe.
Par Yann Duvert – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/hyatt-doit-etre-connu-en-france-lappetit-tricolore-du-geant-americain-des-hotels-2103398