Just Eat et Takeaway enfin autorisés à fusionner

L’autorité britannique de la concurrence vient d’autoriser ce mariage à 6 milliards de livres, après de longs mois d’incertitudes. La nouvelle entité pourrait enregistrer chaque année 360 millions de commandes pour un volume de ventes de 7,3 milliards d’euros, sur la base des données de 2018.

 

Les noces de Just Eat et de Takeaway.com vont enfin pouvoir être célébrées. L’autorité britannique de la concurrence vient d’autoriser la fusion à 6 milliards de livres, après de longs mois d’incertitudes. « Après avoir analysé comment cet accord est susceptible d’affecter le marché britannique, nous sommes convaincus qu’il n’y a aucun problème de concurrence », a justifié Colin Raftery, directeur principal des fusions à la Competition and Markets Authority (CMA).

Une conclusion surprenante puisque la CMA semblait, à l’origine, plus que réticente à ce mariage. En janvier dernier, elle avait même interrompu les tractations en expliquant vouloir déterminer si la fusion « telle qu’elle est présentée [pouvait] entraîner un affaiblissement substantiel de la concurrence sur le marché britannique des biens et services. » Finalement, en pleine pandémie de covid-19, l’agence a tranché en faveur des deux entreprises, soulignant aussi dans son communiqué qu’elle avait publié sa décision près d’un mois avant la deadline officielle.

Un géant de la livraison de repas

La nouvelle entité, baptisée Just Eat Takeaway.com, est considérée par son patron, Jitse Groen – l’actuel président de Takeaway.com – comme une « combinaison de rêve » qu’il est « très impatient de diriger ». L’entrepreneur va effectivement devenir le pilote d’un colosse de la livraison de repas, qui pourrait enregistrer chaque année 360 millions de commandes pour un volume de ventes de 7,3 milliards d’euros, sur la base des données de 2018.

Très complémentaires sur le plan géographique, JustEat et Takeaway.com opéreront dans une vingtaine de pays avec une position de leader sur différents marchés : Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas et Canada. De quoi affronter sereinement les autres seigneurs du secteur, tels qu’UberEats, l’espagnol Glovo ou encore Deliveroo.

Ce dernier a d’ailleurs également obtenu le feu vert provisoire de la CMA, la semaine dernière, pour faire entrer à son capital Amazon. Cet accord était suspendu depuis mai 2019, l’autorité de la concurrence craignant là aussi un problème de concurrence au Royaume-Uni. Mais « ces dernières semaines il est devenu évident que la pandémie de coronavirus a un impact négatif significatif sur les activités de Deliveroo », avait simplement expliqué l’agence britannique dans un communiqué.

De peur que Deliveroo ne tienne pas le choc de la crise – notamment à cause de ses problèmes de liquidités – la CMA a donc autorisé l’entreprise de Jeff Bezos à investir plusieurs centaines de millions de dollars dans la pépite britannique. Le montant exact n’a pas été précisé.

Avec la pandémie de coronavirus, les entreprises de livraison de repas ont dû se réadapter. Beaucoup de leurs partenaires ont baissé le rideau et certaines, à l’instar de Deliveroo, ont alors décidé d’étendre leur offre de livraison aux épiceries et commerces de premières nécessités. Plus largement, « la crise du coronavirus pourrait mettre en lumière d’autres services qui ne sont encore qu’à l’essai comme la livraison autonome par drone et robot : des livraisons sans contact, par essence », anticipe le Crédit Agricole, dans une de ses notes publiée ce jeudi.

Article d’Hélène Gully – Les Echos A retrouver en cliquant sur Source.

Source : Just Eat et Takeaway enfin autorisés à fusionner | Les Echos