Just Eat et Ziticity veulent se démarquer des grandes plateformes de livraison de repas

Just Eat prévoit de recruter 4.500 salariés en CDI en France, tandis que la start-up lituanienne veut redonner le contrôle du prix aux restaurateurs.

Dans le secteur de la livraison, l’annonce a fait l’effet d’une bombe. Larguant les amarres avec le passé, Just Eat France, filiale de Takeaway.com, a fait savoir son intention de recruter 4.500 livreurs en CDI d’ici à la fin de l’année dans une trentaine de villes tricolores.

Ces employés seront payés 10,30 euros de l’heure, qu’ils fassent une ou plusieurs courses, et bénéficieront d’une couverture sociale (assurance-santé, etc.). Leur contrat prévoira également des horaires flexibles, afin qu’ils puissent exercer une autre activité à côté, ou conjuguer la livraison de repas avec une formation à l’université par exemple.

Ziticity, nouveau venu

Just Eat, qui travaille avec 15.000 restaurants dans l’Hexagone, se démarque d’Uber Eats et de Deliveroo, ses deux principaux rivaux, qui fonctionnent encore avec des coursiers indépendants. Même s’il a fait l’objet de vives critiques ces dernières années de la part des défenseurs du droit du travail, ce statut reste la norme chez les plateformes de livraison, y compris chez les dernières arrivées en France.

Ziticity en fait partie. Cette start-up lituanienne, qui a levé 2,2 millions d’euros à l’été 2020, est désormais présente à Paris, Lyon et Bordeaux. Elle se pose en rivale de Stuart, le spécialiste des coursiers à vélo à la demande racheté par La Poste , plutôt qu’en concurrent d’Uber Eats ou de Deliveroo.

« Nous travaillons avec des restaurants qui veulent se libérer des plateformes de repas en faisant de la livraison en propre, où ils maîtrisent la tarification de A à Z et conservent toutes les informations sur le client final. La commande a lieu directement sur le site du restaurant », explique Benoit Marmillod, le general manager France de Ziticity.

Déploiement en France

« Un acteur comme Deliveroo va par exemple prendre une commission, mais aussi des frais de livraison au client. Nous, on fixe la somme pour la livraison, et on laisse ensuite au commerçant la liberté de jouer avec le montant », poursuit Benoit Marmillod.

A défaut de CDI pour les coursiers, Ziticity met en avant ses conditions salariales. « Nous offrons une tarification à la distance qui est 15 % plus importante en moyenne que les autres plateformes. Ce qui permet d’avoir un nombre croissant de coursiers et, surtout, des personnes qui veulent travailler avec nous sur le long terme », estime Benoit Marmillod. La société lituanienne, qui travaille avec des acteurs de la restauration comme Pizza Hut mais aussi des spécialistes de l’e-commerce ou des fleuristes, prévoit d’accélérer en étendant son offre à neuf nouvelles villes en France en 2021.

Adrien Lelièvre