
La baisse de la consommation d’alcool plombe les spiritueux
La Fédération française des spiritueux a tenu sa conférence de presse annuelle, jeudi 12 juin à Paris. L’occasion de revenir sur une période morose pour la filière. La faute notamment à une accélération de la déconsommation d’alcool en France.
13,4%. C’est la part des non-acheteurs d’alcools à domicile chez les 18-34 ans en 2024 selon NielsenIQ. Soit deux fois plus qu’en 2020 ! Cet indicateur, qui a été dévoilé par la Fédération française des spiritueux à l’occasion de son bilan annuel, dressé ce jeudi 12 juin à Paris, illustre parfaitement les mauvais résultats enregistrés par le secteur. Pour la quatrième année de rang, les volumes ont en effet diminué en GMS : -3,8 % à 247 millions de litres. Le CHR a également vu ses sorties ralentir : -2% à 20,8 millions de litres. Et aucun signe d’amélioration n’est apparu au premier trimestre 2025.
Des mauvais chiffres qui s’enchaînent donc, et surtout, qui semblent s’accélérer. À l’image de la baisse de la consommation d’alcool. « Sur les dix dernières années, en Europe, elle a chuté de -9%. C’est -16% en France », signale Thomas Gauthier, directeur général de la FFS. Lequel précise que toutes les classes d’âge sont concernées.
Un phénomène passager
« Ce que nous vivons aujourd’hui est un phénomène ponctuel, tempère le président de la Fédération, Guillaume Girard-Reydet. Beaucoup de choses se sont désalignées depuis le covid. L’industrie des spiritueux a déjà connu des vagues dans son histoire. Nous sommes dans un creux actuellement, mais nous ne sommes pas certains que cette tendance s’inscrive sur le long terme. »
La filière ne verse donc pas dans le fatalisme. Et ce, malgré une situation internationale qui reste tendue avec l’assurance de surcoûts à venir pour les expéditions vers la Chine et les États-Unis, l’export représentant toujours la moitié des 32 milliards d’euros générés par le secteur des spiritueux.
Face à la déconsommation en France, la solution ne viendra pas non plus du sans alcool. Un segment qui ne décolle pas, contrairement à d’autres pays comme l’Espagne. « Les consommateurs se tournent davantage vers les softs que vers les spiritueux sans alcool », fait remarquer Thomas Gautier. Il n’y a donc plus qu’à espérer que la part des non-acheteurs d’alcools n’augmente pas beaucoup plus.
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Source : https://www.rayon-boissons.com/spiritueux/la-baisse-de-la-consommation-d-alcool-plombe-les-spiritueux