Restauration rapide : la bataille des innovations a commencé

Chaque année depuis 2013 il se vend plus d’1 milliard de smartphones dans le monde. Cet outil numérique est aujourd’hui omniprésent et a profondément bouleversé les usages. Un phénomène qui n’est pas sans épargner le secteur de la restauration rapide qui a très tôt compris l’importance d’utiliser ce canal pour gagner des parts de marché sur la concurrence. Il en résulte une lutte acharnée dans la course à l’innovation.

Les services en ligne

La digitalisation des services est au cœur de la stratégie de nombreux réseaux de restauration rapide, à commencer par Pizza Hut. Le poids lourd mondial de la pizza en livraison et à consommer sur place a en effet entièrement revu sa copie afin d’accompagner l’ensemble de son réseau mondial vers une transformation digitale majeure. L’objectif : améliorer le parcours client sur mobile.

Même combat chez le groupe Le Duff : fin 2016, le Breton a mis sur la table 5 millions d’euros en vue de digitaliser deux de ses enseignes de restauration, Pizza Del Arte et Brioche Dorée. Au menu : nouveau CRM et nouvelles applis dédiées incluant un programme de fidélité entièrement numérisé.

La livraison

Il ne suffit pas de pouvoir commander son repas en quelques clics, encore faut-il se le faire livrer rapidement et n’importe où. Là aussi, la concurrence entre les enseignes atteint des sommets. Dernière annonce coup de poing, Domino’s Pizza viendrait de signer un partenariat avec Ford pour tester ces prochaines années des voitures autonomes capables de livrer des pizzas sans chauffeur. Et l’australien n’en est pas à son coup d’essai : dès 2009, il a lancé la commande en ligne puis des applications dédiées en 2013. Domino’s teste également depuis 2016 un robot-livreur en Australie et en Nouvelle-Zélande, robot développé par le laboratoire interne d’idées du groupe australien. Depuis 2017, l’enseigne a élargi le périmètre de l’expérimentation à l’Europe avec des robots-livreurs en Allemagne et aux Pays-Bas. S’engouffrant dans la brèche créée par Amazon, le français Speed Burger a quant à lui lancé la livraison par drone en avril dernier à Nice.

L’engouement des Français pour la livraison de repas à domicile – une personne sur trois y a recours en 2017 et le marché est estimé à 2,4 milliards d’euros – et le développement de sociétés spécialisées telles qu’UberEats, Deliveroo ou encore Foodora a incité plusieurs enseignes de restauration sur place à réfléchir à un service de livraison. C’est le cas notamment de McDonald’s qui teste ce service dans trois de ses restaurants parisiens depuis juin 2017. Un dispositif déjà déployé dans plusieurs pays où McDonald’s est implanté, comme les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud, le Canada et Singapour.

En restaurant

La gestion d’un restaurant n’est pas une mince affaire et nombre de restaurateurs pourraient témoigner que la polyvalence et l’implication acharnée sont des conditions sine qua non de réussite d’un établissement. Pour les aider dans cette mission, plusieurs applications ont vu le jour. Leur but : faciliter leur quotidien et leur permettre ainsi de libérer du temps pour le consacrer à l’accueil de la clientèle. Un paramètre clé, y compris dans la restauration rapide. Besoin de développer rapidement un programme de fidélité 100 % en ligne ? FidMe est là. Un serveur s’absente au dernier moment et personne pour le remplacer au pied levé ? Les applis Extracadabra – qui vient de lever 1,2 million d’euros en janvier 2018 et espère devenir la référence dans l’hôtellerie-restauration –, Brigad et OuiTeam permettent de trouver des extras en quelques clics. Pas le temps de gérer les avis clients en ligne ? Là aussi, plusieurs outils de gestion existent. Et les exemples de ce type sont nombreux. Encore faut-il que les restaurateurs aient le réflexe de se tourner vers les solutions digitales : en 2017, seuls 28 % d’entre eux utilisaient des applis dans le cadre de leur activité professionnelle (source : CHD Expert).

Source : La bataille des innovations a commencé dans la restauration