Grâce à l’engouement pour les cocktails, les cafés ont généré en 2017 un chiffre d’affaires de 4,39 milliards d’euros dans les spiritueux. Un montant quasi égal à celui de la distribution pour 10 % des volumes.

En France, la consommation d’alcool pur est stable depuis cinquante ans, avec 2,2 litres par personne par an. Mais les circuits et les modes de consommation changent. Après des années de baisse de fréquentation, les cafés ont retrouvé une dynamique. Leurs ventes de spiritueux ont progressé de 1,6 % en volume et de 2,1 % en valeur en 2017, selon la Fédération française des spiritueux (FFS).

Le retour des touristes, découragés par les attentats pendant quelques années,  le goût pour les cocktails et les innovations en la matière expliquent le regain d’activité des cafés. Le chiffre d’affaires ainsi réalisé est tout à fait édifiant. Il a atteint 4,39 milliards d’euros en 2017 pour seulement 10 % des volumes, contre 4,76 milliards d’euros pour la distribution, qui assure pourtant 90 % des volumes.

La consommation de spiritueux repart dans les cafés

Encadrer les promotions

La guerre des prix entre enseignes et l’accroissement des promotions, en hausse de deux points à 23 % sur deux ans contribuent à peser sur le chiffre d’affaires de la distribution dans le secteur des spiritueux. La FFS espère que la loi, qui devrait être votée d’ici peu sur  l’encadrement des promotions, remédiera à cette situation.

Grand favori des consommateurs, le whisky vient très largement en tête des ventes en linéaires avec 41 % des volumes en léger retrait de 0,9 % selon Nielsen. La France est le troisième marché mondial pour le whisky, derrière l’Inde et les Etats-Unis, et le premier pour le Scotch whisky de longue date. Des distilleries ont vu le jour en Bretagne et en Alsace. Les anisés (-4,1 %) suivent avec 21 % des volumes vendus par les enseignes. La croissance est pilotée par le rhum (+7 %), le gin (+8 %) et les amers (+4 %). La tendance est à la montée en gamme et à l’innovation. De nouvelles références sont nées dans le rayon du whisky et du rhum. Le rhum vieux est de plus en plus apprécié.

Essor du rhum et du gin

Dans les cafés, la consommation est aussi nettement plus répartie entre les différents alcools. La part du whisky et des anisés est moins prépondérante. Et d’ailleurs ces deux catégories sont en recul dans les bars, de respectivement 4 et 5,5 %.

A l’inverse, le gin a bondi de 17,6 %, les amers de 15 %, les rhums de 11 % et les liqueurs de 6 %. La tequila progresse aussi, mais plus modestement, tandis que la vodka qui a connu des moments plus favorables est à la baisse (-1 %). Cognac et armagnac perdent des points en terrasse (-2,1 %).

Tirée par le cognac, qui fait près des trois quarts du chiffre d’affaires,  l’exportation a pour la première fois doublé la barre des 4 milliards d’euros en 2017 . La vodka, inexistante dans les années 1980, se distille aussi désormais en France et s’exporte. « 100 millions de litres aujourd’hui, contre zéro il y a quarante ans », a souligné Jean-Pierre Cointreau, trésorier de la FFS. « Il y a un vrai savoir-faire, qui a incité des étrangers à s’installer pour exporter. » On recense une cinquantaine de distilleries tous alcools confondus en France.

Les alcools sont taxés à 78 % et dégagent une recette fiscale de près de 3 milliards d’euros, qui servent pour l’essentiel à financer les retraites agricoles.