La Covid-19 fait plonger la Compagnie des Alpes dans le rouge

Frappé par la crise sanitaire, l’exploitant de domaines skiables – La Plagne, Les Arcs, Tignes, Val d’Isère…- et de parcs de loisirs – Parc Astérix, Futuroscope… – accuse une perte nette part du groupe de 104,3 millions d’euros au titre de son exercice 2019-2020. la direction est confiante dans sa « capacité de rebond ».

Ce sont des montagnes russes dont la Compagnie des Alpes (CDA) se serait bien gardée : un an après avoir enregistré de nouveaux résultats records , le numéro un mondial de la gestion de domaines skiables et l’un des principaux opérateurs européens dans les parcs de loisirs a basculé dans le rouge au terme de son exercice 2019-2020 (clôture au 30 septembre).

La CDA, qui exploite les remontées mécaniques de onze stations alpines – entre autres, La Plagne, Les Arcs, Serre Chevalier, Tignes, ou encore Val d’Isère – et 13 complexes ou sites de loisirs en France et à l’étranger – dont Parc Astérix, le Futuroscope, Grévin Paris, des parcs Walibi – a annoncé mardi avoir enregistré une perte annuelle nette part du groupe de 104,3 millions d’euros. Un chiffre à comparer à un profit de 62,2 millions sur 2018-2019, pour un chiffre d’affaires de 615,6 millions, en repli de quasiment 28 %.

Une première

Inédite dans l’histoire d’une entreprise, cette perte intègre toutefois un montant de charges exceptionnelles de quasiment 70 millions d’euros, pour l’essentiel – un peu plus de 65 millions – des dépréciations d’actifs et des écarts d’acquisition, concernant principalement sa branche parcs de loisirs. Cette dernière est la plus affectée par les conséquences de la crise sanitaire des deux grandes activités de la CDA.

La filiale cotée de la Caisse des Dépôts enregistre un recul de 39 % de son chiffre d’affaires pour ses parcs et sites de loisirs (à 232,1 millions), la baisse avoisinant 19 % pour les domaines skiables (à 360,2 millions). Alors que le premier confinement a brutalement mis fin à la saison de ski 2019-2020 à la mi-mars, il s’est aussi traduit par la fermeture immédiate des six parcs de la CDA alors ouverts, et a retardé de près de trois mois le lancement de la haute saison de cette même branche parcs de loisirs. En outre, le déconfinement, qui a donné lieu à une ouverture de l’ensemble des sites entre la fin mai et début juillet, s’est accompagné de capacités d’accueil réduites. En dépit des nouvelles contraintes sanitaires, la société a réalisé une saison d’été plus qu’honorable, engrangeant 70 % du chiffre d’affaires de la période.

Maîtrise des charges

Le manque à gagner de la CDA a aussi été pour partie compensé par la maîtrise des charges, avec notamment la réduction des investissements et des frais de personnel avec le recours au chômage partiel. La baisse de son excédent brut opérationnel est toutefois sévère : -59,6 %, à 93,8 millions.

Le PDG du groupe, Dominique Marcel , reste confiant en sa « capacité de rebond ». Rappelant que la CDA était en croissance dans ses deux métiers au moment où le premier confinement est mis en oeuvre, ce dernier souligne que l’entreprise est bien armée pour repartir de l’avant compte tenu de la qualité de ses actifs, et la politique d’investissement menée depuis plusieurs années, soit plus d’un milliard depuis 2014.

Manque de visibilité

La situation financière de la CDA a été sécurisée avec l’obtention d’un prêt garanti par l’Etat (PGE) de 200 millions et la confirmation de lignes de crédit de 147 millions. Par ailleurs, et c’est une autre première, la CDA ne versera pas de dividende au titre de son exercice 2019-2020. Dominique Marcel admet ne pas avoir « beaucoup de visibilité » quant à l’exercice en cours, sachant qu’il débute par des pertes de chiffre d’affaires. Leur montant s’élève à 100 millions d’euros dans l’hypothèse du démarrage de la saison de ski en janvier, conformément au calendrier prévisionnel fixé par le gouvernement . S’y ajoute un manque à gagner de 50 millions avec la fermeture des parcs traditionnellement ouverts pour Halloween et les fêtes de Noël. L’exercice 2020-2021 sera d’autant plus une étape charnière qu’il sera marqué par l’installation d’une nouvelle gouvernance , Dominique Marcel devant lâcher la direction générale mais conserver la présidence du conseil.

Article de Christophe Palierse – A retrouver en cliquant sur source

Source : La Covid-19 fait plonger la Compagnie des Alpes dans le rouge | Les Echos