Grands écrans, cocktails et franchisés : la croissance discrète des pubs Au Bureau
L’enseigne du groupe Bertrand vient d’inaugurer son 200 e établissement, surfant sur l’envie des clients de vivre une expérience. Tandis que sa maison mère pousse les feux dans la franchise.
Dans la galaxie des enseignes du groupe Bertrand , la croissance éclair de Burger King, qui vise cette année une cinquantaine d’ouvertures et compte quelque 540 établissements, ne doit pas éclipser la progression rapide d’autres réseaux. A l’image d’Au Bureau.
La marque, inspirée des pubs londoniens, vient d’ouvrir son 200e restaurant, à La Queue-en-Brie, dans le Val-de-Marne. Née en 1989, elle est passée dans le giron du groupe fondé par Olivier Bertrand en 2010, époque où elle n’avait qu’une cinquantaine de points de vente.
Hausse des prix mesurée
Depuis, elle a fait évoluer son concept pour étoffer les ventes de nourriture à côté de celles des boissons. Et étend discrètement son réseau, en franchise. Une vingtaine de nouveaux établissements sont au menu cette année, huit ayant déjà ouvert.
Avec un chiffre d’affaires de l’enseigne d’environ 350 millions d’euros en 2023, en hausse de 3 % à nombre d’établissements comparable, elle a réalisé de bons scores dans le secteur contrasté de la restauration à table. Le choix d’une hausse des prix mesurée au plus fort de l’inflation y a certainement contribué.
Depuis le début de l’année, ces pubs brasseries estiment bien tirer leur épingle du jeu. Même s’ils espéraient faire mieux, leurs ventes sont stables malgré la comparaison incluant des mois d’avril et mai 2023 très bons et ensoleillés. « Dans une conjoncture anxiogène et avec une météo morose, l’expérience espérée par le client fait la différence », se félicite Vincent Grellier, directeur général d’Au Bureau.
Jouant la carte des rendez-vous sportifs mais aussi la dimension festive à grand renfort d’événements musicaux et autres karaokés, leur ambiance correspond bien, en effet, à l’air du temps. Le réseau, aux horaires d’ouverture étendus, compte bien sur l’Euro de football et le retour des beaux jours pour faire sortir les gens de chez eux.
Dans l’enseigne qui bénéficie de 7 % de fidèles venant plusieurs fois par semaine, les burgers constituent les best-sellers, avec plus de 35 % des ventes. Et même en plein été, des plats consistants comme le welsh à base de cheddar fondu à la bière ou le camembert rôti restent très demandés.
Grandes ambitions
Pour continuer à accroître son public, qui varie au fil de la journée, la carte n’en fait pas moins des incursions sur le terrain des salades à la composition inédite, celle du moment incluant des fraises.
Du côté des boissons, qui génèrent 20 à 30 % des ventes selon les sites, la bière se stabilise tandis que les cocktails se vendent bien. Tout comme leur version sans alcool, les mocktails. « Ces derniers prennent des parts de marché aux softs drinks car les clients viennent chercher quelque chose de différenciant, qu’ils ne consomment pas chez eux », constate Vincent Grellier.
Au Bureau espère bien continuer sur sa lancée. « L’enseigne peut aller jusqu’à doubler de taille », estime Christophe Gaschin, directeur général de Groupe Bertrand.
La croissance d’Au Bureau symbolise le tournant pris par Bertrand Franchise, la filiale désormais dédiée à ce mode de développement au sein du groupe. Réalisant 150 ouvertures par an, elle a huit enseignes dans sa panoplie, allant d’ Hippopotamus dans la viande à Léon pour les produits de la mer, de Burger King dans les fast-foods à Volfoni, dans la restauration italienne.
« Notre objectif est qu’un client vienne chaque jour dans l’une de nos enseignes sans qu’il en ait conscience », remarque Christophe Gaschin.
La toute dernière recrue a pour enseigne Joyo. Ce concept associe inspiration japonaise et new-yorkaise tout en misant beaucoup sur les cocktails. Le deuxième établissement ouvrira sous peu dans le quartier de l’Opéra à Paris.
Plats « healthy » et poulet en ligne de mire
Dans la street food, Pitaya , repris en 2022, a vécu une phase de rationalisation, certains emplacements n’ayant pas la capacité à générer les ventes nécessaires aux yeux du groupe. Il est reparti à l’attaque. Un navire amiral a été ouvert place de Clichy à Paris fin avril. L’enseigne fera aussi bientôt ses premiers pas à Casablanca et Riyad.
Bertrand Franchise, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 2,8 milliards sur les quelque 3 milliards enregistrés par le groupe, garde en ligne de mire l’extension de son champ d’action. « Nous sommes toujours intéressés par la thématique ‘healthy’, qui avait conduit à prendre la master franchise d’Itsu, mais aussi par celle du poulet », précise Christophe Gaschin. Le volatile fait en effet partie des ingrédients chéris des Français.
par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
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