
La France du tourisme se dirige vers un été radieux
Les hôtels, villages vacances et campings français devraient faire le plein et retrouver les niveaux de 2019. La hausse des prix ne semble pas avoir refroidi les ardeurs des touristes, bien décidés à tourner la page de la crise sanitaire.
L’été s’annonce bon, voire très bon pour l’ensemble de la destination France. Unanimes sur ce point, les professionnels du tourisme tricolores veulent voir le verre à moitié plein, à l’entame d’une saison estivale qui charrie tout de même son lot de petites contrariétés.
Les premiers jours de juillet ont confirmé une tendance qui se dessinait depuis plusieurs mois dans l’hôtellerie, avec une fréquentation en hausse de 34,5 % par rapport à l’an dernier selon MKG. Et le reste de la saison devrait être du même acabit, puisque le cabinet de conseil observe un bond de 45,2 % des réservations pour l’ensemble du mois, et une augmentation de plus de 30 % pour le mois d’août. « On va très certainement assister à un été record, prédit Vanguelis Panayotis, son directeur général. On ne voit pas vraiment d’effet inflation, les gens ont vraiment envie de déconnecter. C’est un phénomène plus comportemental qu’économique. »
Les Européens font leur grand retour
Une envie d’évasion que n’a pas dissuadé l’envolée des tarifs hôteliers. Globalement comprise entre 10 % et 15 %, elle pourrait dépasser les 20 % dans certaines destinations comme Paris ou la Côte d’Azur. La conséquence d’une forte demande, qui tire mécaniquement les prix vers le haut, mais aussi des nouveaux accords de branche dans le secteur et de l’inflation (coûts de développement, énergie).
« Cela témoigne du besoin de voyager, et peut-être que l’épargne accumulée pendant le Covid a facilité les choses », analyse Olivier Petit, consultant au sein du cabinet In Extenso. « Les autres activités pourraient toutefois être impactées, comme les sorties au restaurant, au parc aquatique, etc. », ajoute-t-il.
Pour l’hôtellerie française, le retour en force de la clientèle européenne constitue une autre bonne nouvelle, tandis que les Français semblent avoir pris goût aux vacances dans leur propre pays. Résultat : des hôtels qui font le plein et un chiffre d’affaires qui décolle.
« Les clients français représentent 53 % des réservations, contre 48 % en 2019. Et on observe en parallèle une forte croissance de la clientèle nord européenne, y compris britannique », relève Karim Soleilhavoup, directeur général de Logis Hôtels, premier groupement français d’hôteliers-restaurateurs indépendants. Le dirigeant s’attend à une hausse de 80 % de ses revenus par rapport à 2019, avec une marge toutefois réduite à cause de l’inflation.
Vers un été record pour les campings
Du côté des villages vacances, les indicateurs sont également au vert et la tendance des réservations de dernière minute, déjà perceptible l’an dernier, se confirme. La hausse des réservations au Club Med devrait dépasser les 10 % en France, tandis que le groupe enregistre près de 20 % de nouveaux clients. Chez Belambra, « le rythme des ventes est supérieur à 2019 », selon son président Alexis Gardy, qui dit « aborder l’été sereinement ». En outre, ce type d’hébergement semble mieux armé face à la pénurie de personnel qui frappe de plein fouet l’hôtellerie classique, notamment grâce à la possibilité de loger les saisonniers.
C’est aussi vrai en ce qui concerne les campings, épargnés durant les années Covid, et qui s’apprêtent à enregistrer une fréquentation record cet été. Le carton des réservations en « hébergement locatif » (mobile home, chalets) ne s’essouffle pas, quand le segment des « emplacements nus » (les tentes, qui supposent d’utiliser les sanitaires collectifs) reprend des couleurs.
« A fin juin, le volume global des réservations est en hausse de 21 % par rapport à 2019 », se félicite ainsi Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). « On est parti pour dépasser les 130 millions de nuitées, c’est mieux que notre précédent record (129 millions) établi l’an dernier. » D’autant que l’inflation – et la crise du pouvoir d’achat -, pourrait favoriser ce type d’hébergement aux prix plus abordables.
Quelques inquiétudes pour le mois de septembre
Certains professionnels s’inquiètent d’un certain « attentisme » des entreprises dans le cadre du tourisme d’affaires (séminaire, congrès, etc.). La résurgence de l’épidémie de Covid-19 mais aussi les incertitudes sur la situation économique pourraient expliquer la faible croissance des réservations pour le mois de septembre sur ce segment.
Par Yann Duvert – A retrouver en cliquant sur Source
Source : La France du tourisme se dirige vers un été radieux