La production mondiale a reculé de près de 9 % en 2017, selon l’OIV. La consommation confirme sa relance pour la troisième année consécutive.

L’année 2017 a été marquée par des conditions climatiques défavorables qui ont affecté de nombreux vignobles dans le monde, mais plus profondément  l’Europe . La production de vin, qui s’en est fortement ressentie, a chuté de 8,7 % en 2017 à 250 millions d’hectolitres, « un niveau historiquement bas », selon l’Organisation internationale du vin (OIV).

« 2012 était une mauvaise année, mais 2017 est pire. Il faut remonter plus de 20 ans en arrière pour trouver un aussi mauvais score », a précisé Jean Marie Aurand, directeur général. En Chine, sixième mondial, la production a diminué (-1 %) pour la deuxième année consécutive, tout comme au Chili (-6 %), le huitième producteur mondial.

Fortes baisses en Europe

C’est en Europe que les baisses sont les plus fortes, l’Espagne en tête (-20 %) suivie par la France (-19 %), l’Italie (-17 %) et l’Allemagne (-15 %). L’Argentine a amélioré le score calamiteux qui était le sien en 2016 après le passage de El Niño. Le Brésil aussi a fait mieux après une très mauvaise année. La production chilienne demeure faible. Celle de l’Australie, qui souffre de la sécheresse de longue date, s’est sensiblement redressée (+5 %).

51 litres par habitant en France

Dans ce contexte tendu, la consommation, elle, confirme le redressement amorcé depuis trois ans, a précisé Jean-Marie Aurand. Elle a atteint 243 millions d’hectolitres. Les Etats-Unis viennent au premier rang en volume devant la France et l’Italie.

Par tête, c’est le Vatican qui est sur la première marche du podium à 70 litres par an, devant le Portugal (51,4 litres) et la France (51,2 litres). Aux Etats-Unis, la consommation par tête demeure très modeste (12 litres), mais elle continue d’augmenter alors qu’en France, en Espagne et en Allemagne, elle est stable.

Un commerce très dynamique

Parallèlement, les échanges internationaux de vin dans le monde continuent de s’accélérer. Ils ont gagné près de 4 % en volume et plus de 1 % en valeur, à 30 milliards d’euros. « L’équivalent de 500 Airbus A 320 », a commenté Jean-Marie Aurand. Tous conditionnements confondus, c’est l’équivalent de deux bouteilles sur cinq qui a passé une frontière.

L’extrême diversité de l’offre y est pour beaucoup. La France détient la palme de l’export en valeur à 9 milliards d’euros loin devant l’Italie (5,8 milliards d’euros) et l’Espagne (2,2 milliards).

Quant au vignoble mondial, il s’est stabilisé depuis que l’Union européenne a arrêté sa politique d’arrachage de la vigne.  En Chine, les surfaces plantées continuent de progresser mais le raisin cultivé est à 85 % consommé comme fruit.