Le circuit a regagné une bonne part de sa fréquentation par rapport à 2020 et fait nettement mieux que l’ensemble du secteur, selon The NPD Group. Le marché global de la restauration hors domicile devrait retrouver début 2023 son niveau de 2019.
Cinq mois de fermeture hormis pour la livraison ou la vente à emporter, la nécessité de présenter un passe sanitaire , la place prise par le télétravail, les inquiétudes liées à la contagiosité d’Omicron en fin de période : 2021 restera comme une année très compliquée pour la restauration hors domicile.
Mais n’ont pas été logés à la même enseigne. La restauration rapide a mieux tiré son épingle du jeu que les autres, mode de consommation oblige. Par rapport à 2020, marqué par les confinements, le secteur a gagné 13 % en visites et 15 % en valeur, selon le bilan annuel que vient de dresser The NPD Group.
Bilan contrasté
En termes de fréquentation, il n’est plus qu’à 12 points de ses résultats de 2019. Une bonne performance dans le contexte sanitaire actuel. « La restauration rapide s’était bien préparée pour 2021 tout au long de l’année précédente. Elle a compris qu’il existait des opportunités en transformant les points de vente, en signant plus de contrats avec les agrégateurs de livraison, en développant le click & collect et le drive. Elle est devenue encore plus rapide et nomade. Certains ont simplifié les menus pour servir plus vite les clients », note Maria Bertoch, experte « foodservice » chez The NPD Group .
La situation reste en revanche très fragile pour la restauration à table. Après avoir perdu près de la moitié de ses visites et de son chiffre d’affaires en 2020, elle recule à nouveau avec une fréquentation en baisse de 12 %. Même si elle s’est adaptée et si 30 % de ses ventes étaient destinées à une consommation hors de chez elle au lieu de 15 % en 2019.
Au total, l’ensemble du marché, incluant également la restauration collective ou la distribution automatique, termine l’année avec 6 % de visites en plus par rapport à 2020 mais 30 % en moins si l’on compare à l’année normale de 2019 (- 35 % de dépenses).
Les perspectives pour 2022 sont nettement meilleures. NPD anticipe une progression des dépenses de 21 % par rapport à 2021. « S’il n’y a pas d’autres confinements, le secteur reviendra au début 2023 au niveau de 2019 », estime Maria Bertoch.
D’autant qu’une fois à table dans un établissement, les Français se font davantage plaisir. « Ils veulent retrouver de la convivialité, une expérience sur place. Ils hésitent moins à s’offrir un cocktail ou un dessert. Ils se le permettent davantage car ils ont coupé certains types de dépenses comme les voyages », relève-t-elle. Le ticket moyen une fois installé sur place a ainsi augmenté en 2021 de 5 % par rapport à 2019.
Toujours plus de digital
Le télétravail continuera à avoir des conséquences. Mais il fait aussi naître de nouveaux moments de consommation. « Les jeunes actifs qui le pratiquent ont envie de sortir le soir pour échanger. Et certains salariés n’hésitent pas dans l’après-midi, lorsqu’ils n’ont pas de visioconférence, à se rendre dans un « coffee-shop » pour faire une pause dans leur routine », note la spécialiste de NPD.
La digitalisation devrait poursuivre son développement. Elle devient un levier important. 7 % des visites se traduisent déjà par des commandes via un mobile, un ordinateur ou une borne sur place (2 % il y a deux ans). Une tendance, bien sûr, particulièrement marquée dans la restauration rapide, d’autant que, dans certains établissements, la commande se fait systématiquement sur une borne. Les acteurs auront d’autant plus intérêt à répondre présents que les 18 à 34 ans ont très largement adopté la pratique.
Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source