La restructuration financière de Pierre & Vacances Center Parcs s’esquisse

Le numéro un européen des résidences de loisirs, que la crise sanitaire a plongé dans de très graves difficultés financières, négocie l’obtention d’« un nouveau financement en dette » d’un montant d’au moins 250 millions d’euros. Cet apport permettrait de financer l’activité en attendant une modification du tour de table.

La restructuration financière de Groupe Pierre & Vacances Center Parcs s’esquisse. Le numéro un européen des résidences de loisirs, en perte depuis bientôt une décennie et en très graves difficultés financières du fait de la crise sanitaire, a en effet communiqué des précisions d’importance à son sujet mercredi.

À l’occasion de la publication – après Bourse -, de son chiffre d’affaires pour la première moitié de son exercice 2020-2021 (période octobre-mars), l’entreprise a en premier lieu indiqué négocier avec ses « partenaires financiers » l’obtention d’« un nouveau financement en dette » d’un montant d’au moins 250 millions d’euros. L’opération s’effectuerait en deux tranches, la première en mai, la seconde au début de l’automne.

Marques d’intérêt

En outre, l’éventualité d’un nouveau tour de table se confirme. La société, qui fait état de « plusieurs marques d’intérêts », précise que sa nouvelle dette permettrait de « financer son activité dans l’attente de la finalisation du processus de renforcement » de ses fonds propres. Il y a urgence.

L’activité de l’exploitant des complexes Center Parcs, des résidences de tourisme Pierre & Vacances Center, et des « appart’hôtels » Adagio (une filiale codétenue avec Accor) s’est effondrée au cours de ses premiers mois de l’exercice 2020-2021. Le chiffre d’affaires du pôle tourisme du groupe a en effet baissé de près de 70 %, à 165 millions d’euros. Ce gros hébergeur subit, entre autres, cette saison de ski qui a viré « à la saison blanche » du fait de la fermeture des remontées mécaniques.

Au global, en incluant la branche développement immobilier, le chiffre d’affaires du groupe s’est réduit de 57,3 % pour la première moitié de l’exercice, à 297,2 millions d’euros. Un manque à gagner qu’il sera difficile de compenser avec la seule saison d’été, plus que jamais déterminante. A titre de comparaison, le quatrième trimestre, soit la période juillet septembre, représentait 36 % du chiffre d’affaires hébergement de l’exercice 2018-2019.

Au vu d’un tel contexte, le président et fondateur, Gérard Brémond, qui contrôle l’entreprise, paraît devoir composer. D’autant que s’ajoute le sujet sensible de la relation avec les bailleurs pour un groupe qui finance, au fond, son développement avec l’argent des autres. Une conciliation d’une durée de quatre mois est en cours sous l’égide du tribunal de commerce de Paris. Or l’inquiétude pointe chez les milliers d’investisseurs particuliers, confrontés à la suspension du versement des loyers. Pas sûr du tout non plus que les institutionnels consentent à des renoncements de loyers sans contreparties.

Enfin, le nouveau directeur général, Franck Gervais , ex-patron Europe d’Accor, va devoir convaincre l’ensemble des protagonistes avec son plan stratégique « Re-invention », qui doit être présenté début mai. Et de facto s’imposer. On voit par-là aussi que la question de la gouvernance apparaît toujours plus centrale.

Article de Christophe Palierse – A retrouver en cliquant sur Source

Source : La restructuration financière de Pierre & Vacances Center Parcs s’esquisse | Les Echos