La Tequila prend du galon dans le monde des alcools

La fermeture des bars et des restaurants, liée au Covid, a notablement réduit la consommation d’alcool. Mais moins que prévu (-6,2 %). Une étude estime qu’elle aura retrouvé son niveau antérieur à la crise sanitaire d’ici deux ans, et qu’elle l’aura bien dépassé en 2025. Reste que tout le monde ne tire pas son épingle du jeu.

La consommation d’alcool a été pénalisée par la fermeture des bars et des boîtes de nuit en 2020 – mais moins que prévu. A défaut de pouvoir se rendre dans les établissements dédiés, les consommateurs du monde entier ont développé de nouvelles habitudes à la maison.

Au terme d’une étude menée dans 160 pays, l’institut IWSR constate que la baisse de la consommation s’est limitée à 6,2 %. D’ici à 2023, elle aura retrouvé le niveau qui était le sien avant la crise, et elle continuera de progresser au rythme de 1,5 % par an jusqu’en 2025.

« Un luxe abordable »

Plusieurs facteurs ont contribué à soutenir les ventes d’alcool pendant la crise sanitaire. L’explosion planétaire de l’e-commerce d’abord, qui a bondi de 45 % à 29 milliards de dollars en 2020, et ensuite le succès des « ready-to-drink », des cocktails prêts à boire. Ces formats pratiques qui, conjugués à la résilience des marchés clés tels que la Chine et les Etats-Unis, soutiendront la poursuite de la croissance des ventes jusqu’en 2025.

La montée en gamme est « un autre levier de la croissance », souligne IWSR. « L’alcool est un luxe abordable pour tous ceux qui veulent dépenser de l’argent », estime Mark Meek, directeur général de l’institut. Les ventes de spiritueux et de vins de qualité devraient augmenter de 25,6 % en volume entre 2020 et 2025, tandis que les marques plus abordables ne progresseraient que faiblement (+0,8 %). Deux catégories sont promises à de fortes hausses : les spiritueux sans alcool, qui devraient faire un bond de 30,6 % par an entre 2021 et 2025, et ces cocktails prêts à boire (+10,2 %).

Tequila vent en poupe

Dans ce contexte, certains alcools ont mieux tiré leur épingle du jeu que d’autres. La Tequila fait figure de grande gagnante avec une hausse de 9,6 % des ventes en 2020. Elle a doublé le rhum aux Etats-Unis pour devenir le troisième alcool le plus consommé outre-Atlantique. Le Mezcal, profitant du succès de la Tequila, devrait voir ses ventes croître de 8,8 % par an sur la période 2021-2025.

Si les whiskies ont mal vécu la période de confinement et vu leurs ventes chuter de près de 11 % en 2020, ils devraient bénéficier d’un rebond de 5,5 % dès cette année, puis de 4,2 % par an entre 2021 et 2025 – notamment grâce aux marchés indien et américain. Les whiskeys irlandais devraient faire un bond annuel de 7,9 % au cours des cinq prochaines années, le whisky japonais de 6 % et le whiskey américain de 5,1 %. Le Scotch, lui, devrait progresser de 3,8 % grâce à une relance tardive en Inde et à « une éventuelle reprise de l’activité commerciale dans les aéroports ».

Vodka à la peine

La vodka devrait en revanche stagner. En Russie, son premier marché, les consommateurs délaissent en ce moment la vodka haut de gamme pour des qualités plus modiques.

Le gin est de son côté promis à de belles croissances de 4,5 % par an grâce à la consommation au Brésil, en Afrique du Sud et en Russie. Le gin haut de gamme tiendra lieu de locomotive – avec des ventes en hausse de plus de 11 % par an entre 2021 et 2025.

Le vin a de moins belles perspectives. Il est orienté à la baisse sauf au Royaume-Uni, en Australie, au Brésil et en Amérique du Nord, où les ventes devraient croître de 1,7 % par an d’ici à 2025. La chute prévue des importations chinoises se traduira par une baisse annuelle de 7,7 % de la consommation sur cinq ans.

La bière est enfin la catégorie qui a le plus souffert du confinement. Les restrictions sanitaires ont sevré les amateurs de pression, avec pour résultat une chute des volumes supérieure à 7 % en 2020. Hors Etats-Unis, où la concurrence des « prêt-à-boire » a déjà « un impact considérable sur les ventes de bière », le marché devrait repartir tranquillement à la hausse.

Article de Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : La Tequila prend du galon dans le monde des alcools | Les Echos