La vache qui rit finit d’avaler Pom’Potes

Le groupe Bel, déjà détenteur de 82,5 % du capital de Mont Blanc-Materne, a racheté les actions ordinaires restantes du groupe fabricant de Pom’Potes, conformément à l’engagement pris en 2016. Le fromager confirme sa stratégie de devenir la référence dans le domaine du snacking sain.

Promesse tenue. Le groupe Bel rachète, comme prévu, les 17,44 % d’actions du groupe MOM, issu du rapprochement entre les sociétés Materne et Mont-Blanc, qu’il ne possédait pas encore. Le propriétaire de La vache qui rit s’était engagé lors de l’acquisition du fabricant de Pom’Potes, en 2016, à détenir 100 % des parts d’ici à 2022.

« A l’issue de cette opération, Bel détient l’intégralité du capital et des droits de vote » , précise le groupe, connu aussi pour ses marques Kiri, Babybel ou encore Boursin. La directrice générale adjointe de Bel, Cécile Béliot, succédera à Michel Larroche à la tête de MOM. Elle prendra également la direction générale de Bel, à l’occasion de la prochaine Assemblée générale du 12 mai. Le groupe a en effet décidé de dissocier cette fonction et celle de président, toujours détenue par Antoine Fiévet, l’actuel PDG de l’entreprise familiale.

Snacking laitier, fruitier et végétal

Pour Bel, l’acquisition de MOM s’inscrit dans le cadre de sa stratégie de long terme consistant à devenir « la référence dans le domaine du snacking sain laitier, fruitier et végétal, accessible à tous ». C’était d’ailleurs déjà ce qui avait motivé le groupe de 11.800 personnes, il y a six ans, à se porter acquéreur de MOM et de son offre diversifiée au travers de marques comme Mont-Blanc, Materne ou encore Pom’Potes/GoGoSqueeZ.

« Cette acquisition, c’est un pas important dans la végétalisation de notre offre », déclare aux « Echos » Antoine Fiévet. Pour le dirigeant, les deux entreprises partagent aussi le même ADN : celui de la portion (Mont Blanc-Materne ayant développé la gourde fruitière avec Pom’Potes), des produits ambiants échappant à la chaîne du froid et visant la famille avec enfants.

« Il s’agit d’une opération stratégique car elle permet à Bel de rappeler qu’il n’est pas qu’un fromager », ajoute Cécile Béliot. Le groupe table ainsi sur le « bien manger » et n’hésite pas à mettre en avant les mélanges de lait, fruit et légumes dans ses produits. « La vache qui rit à base de légumineuse et de lait fonctionne très bien aux Etats-Unis. Le consommateur adhère », ajoute la dirigeante.

Croissances à deux chiffres

Avec cette acquisition, le fabricant de La vache qui rit entend « conforter son positionnement en France et aux Etats-Unis ». Les ventes de MOM représentent pas moins de 20 % du chiffre d’affaires global de Bel (3,38 milliards d’euros en 2021) . Surtout, les revenus des Mont-Blanc, Materne et autres Pom’Potes affichent depuis plusieurs années des croissances à deux chiffres.

Le marché français de la gourde fruitière, pourtant déjà mature, a encore progressé de 25 % au premier trimestre 2022. « Dans cette catégorie, la part de marché de MOM en France est de 65 % », précise Cécile Béliot.

Mieux encore, souligne Antoine Fiévet, « la gourde fruitière offre une belle rentabilité, bien supérieure chez MOM que l’activité historique fromagère de Bel ». La combinaison d’une forte croissance, d’une bonne présence aux Etats-Unis et beaucoup d’innovations permettent, selon le président du groupe « d’aller chercher de la marge. » Enfin, le confinement ayant remis le « goûter » sur la table des adolescents et des adultes, l’avenir semble prometteur pour le groupe Bel.

Enrique Moreira

Source : La vache qui rit finit d’avaler Pom’Potes